Si emmerdeur veut dire…

Le magazine Le Point fait sa une avec François Bayrou, sous ce titre « Bayrou l’emmerdeur – l’homme qui avait prédit  la catastrophe de la dette ».

Comme lui, j’accepte ce qualificatif s’il évoque les « empêcheurs de tourner en rond ».

J’accepte si cela veut dire refuser d’être enfermé dans le système de vase communiquant et stérile du binôme PS et UMP, et vouloir créer un grand courant central.

J’accepte si cela concerne ceux qui osent dire depuis longtemps la vérité de la situation, objectivement, courageusement.

J’accepte si cela veut dire, s’attaquer au mal profond du pays, l’extrême faiblesse de production pour résoudre chômage, précarité, dette, pouvoir d’achat, délinquance…

J’accepte si cela vise ceux qui proposent un projet d’espoir, un chemin nouveau quand nos concitoyens se résignent.

J’accepte si cela concerne ceux qui proposent  des plans d’avenirs basés sur la solidarité, la justice sociale et la responsabilité de chacun dans un Etat de droit.

Alors, oui, assez « emmerdeur » d’annoncer que la France est en état d’urgence, avec 1700 milliards€ de dettes, 1 milliard€ emprunté chaque jour, 80 milliards€ de déficit commercial, 20° place dans les classements mondiaux sur l’éducation.

Emmerdeur, oui , de ne pas chercher de coupables ailleurs mais de dire que les réponses à nos problèmes dépendent de nous-mêmes et que nous avons aussi en nous les réponses et beaucoup de solutions.

Les empêcheurs de tourner en rond construisent une majorité nouvelle et vous donnent rendez-vous avec un projet qui va reconquérir la production en France, un projet qui veut retrouver la meilleure éducation au monde, un projet qui va refonder une démocratie digne de ce nom.

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Nous sommes dans le vrai.

Nous organisions hier soir à Nantes un débat sur le thème du comment produire en France ? Qu’est ce que je retiens de ce débat ?

Des 5 interventions de qualités, riches, pertinentes et complémentaires, je retiens 3 problèmes et 3 actions qui permettront de restructurer notre économie en refaisant des greffes de production sur nos territoires car sans entreprises, pas de société.

Trois problèmes majeurs :

–         La financiarisation de l’économie qui asphyxie la liberté d’entreprendre,

–         La gestion des métiers et les relations humaines dans l’entreprise,

–         La capacité d’innover pour surclasser nos concurrents.

Trois réponses :

  1. Soutenir les entreprises dont le capital est majoritairement (c’est-à-dire au moins 51%) familial, donc « patient », synonyme de long terme, d’entrepreneuriat et de responsabilité sociale-sociétale via une dégressivité de l’impôt sur les société par exemple. Et par logique, encadrer les entreprises dont le capital est majoritairement détenu par un fonds d’investissement, par exemple (proposition personnelle), interdiction de revente de l’entreprise avant 10 ans.
  2. Former continuellement les équipes et les collaborateurs aux évolutions des métiers de la filière, imposer pour tous les cursus une période d’alternance en entreprise.
  3. Innover c’est aussi recherche&développement, il faut imposer un minimum de 3% du CA à ce poste vital pour l’avenir des entreprises et des filières.

Dans le contexte d’état d’urgence, le politique doit reprendre la main sur l’économie financière en dérive et redonner de l’oxygène aux vrais entrepreneurs.

Pour aller plus loin, voici le site de la CGPME, dont le slogan  » Notre valeur ajouté c’est l’homme » fait un écho positif à notre démarche pour placer l’homme comme nouvelle centralité. Et beaucoup de respect pour son représentant, Philippe Moreau, je salue son essai sur l’éthique en entreprise,  il a collaboré avec Alain Supiot (L’esprit de Philadelphie, à lire absolument) et cite les 3 valeurs incontournables des politiques durables : Responsabilité, Solidarité, Justice sociale. Je partage totalement.

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Produire en France, oui mais comment ?

Vous pensez comme nous que l’on peut créer de l’emploi en France, développer et conserver des richesses sur notre territoire. Nous vous invitons à débattre autour de ce thème le Jeudi 3 Novembre 2011 à la Maison des Syndicats à Nantes à 20 h 30, 5 Place de la Gare de l’Etat, Ile de Nantes face au 46 Boulevard de la Prairie aux Ducs.

Nos invités sont :

  • Régine CHARVET – PELLO, chef d’entreprise RCP Design Global, Tours (37)
  • François HOMMERIL, secrétaire national Europe et International CFE-CGC
  • Michel JONCHERE, consultant, Paris, ancien dirigeant de Rautureau Apple Shoes en Vendée (85)
  • Philippe MOREAU, président de la CGPME 44 et Pays de la Loire
  • Yann ROLLAND, chef d’entreprise BEL’M, Machecoul, président du MEDEF de Loire-Atlantique

Ce débat sera animé par Geneviève FREDEVAL, conseil de direction et Frank MEYER, chef d’entreprise.

http://www.dailymotion.com/video/xlmti5

 

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Est-ce légal, éthique ou moral ?

Les travaux du futur escalier de prestige du Casino de St Brévin !

Je vous faisais part il y a quelques semaines de mes interrogations concernant un avenant entre la commune et le Casino. La lecture des documents récupérés en mairie m’incite à articuler ce billet autour de trois notions, le légal, l’éthique et la morale.

Est-ce que cet avenant est légal ? Oui, il l’est. Est-ce une décision éthique ou même morale, je réponds, non. Explications.
L’avenant n°3 signé après autorisation du conseil municipal, et faisant suite à une demande écrite de la direction du casino, s’appuie sur l’article L.2333-57 du Code Général des Collectivités Territoriales.

Les travaux d’investissement, mentionnés à l’article L. 2333-57, destinés à l’amélioration de l’équipement touristique ont pour objet d’augmenter le pouvoir attractif de l’établissement et de fait de la commune où est installé cet établissement ou des communes comprises dans le périmètre de la section où fonctionne le casino, par des embellissements, des agrandissements, ou une amélioration des installations existantes, ou par la création de nouvelles installations, mais ils ne peuvent, en aucun cas, avoir pour but de pourvoir au simple entretien de ces installations. Lorsqu’ils sont affectés à l’équipement du casino, de ses annexes ou de ses abords, ils ne peuvent avoir pour but la réalisation de normes de sécurité que s’ils répondent, en même temps, à l’objet défini ci-dessus. « 

Jusque la tout le monde comprend la logique du législateur, le Casino apporte une dynamique touristique et une part d’impôt, les recettes supplémentaires dégagées (par un barème légal) sont consacrées à hauteur de 50% à des investissements visant à améliorer le complexe, ses alentours, ce qui profite à ce dernier et à la commune via une fréquentation accrue et des recettes qui suivent.

Pourquoi donc, ce qui est légal ne serait pas éthique ?

Parce qu’une fois ce dossier intégré au contexte de la commune, il y a des points totalement illogiques. Comme tout le monde le sait, notre commune est fortement endettée, un encours 2 fois supérieur à la moyenne nationale (soit 1870 € de dette par habitant).

Alors qu’en je lis dans l’avenant : Les fonds du compte 471 seraient affectés :

  • à l’équipement du Casino, de ses annexes et de ses abords, et notamment à l’acquisition des emprises foncières et aux travaux directement liés à l’aménagement des aires de stationnement, des voiries, à la création de jardins paysagés, de terrasses, d’un belvédère avec un escalier de prestige, installation de mobilier urbain destiné à la promotion de l’établissement, y compris déjà financé par le Casino. Compte tenu de la globalité des travaux à réaliser par le délégataire, ils pourront également être affectés directement au paiement des annuités d’emprunts contractés à cet effet. L’investissement total envisagé se chiffre à 947 608 € HT.
  • ainsi qu’à l’amélioration de l’environnement urbain autour du Poste de Secours et du point d’information touristique de la place René-Guy Cadou, pour la promotion de la station balnéaire pour un montant de 200 000 €.

Dans une autre mesure, le groupe Total ne paie pas d’impôt, c’est légal grâce aux niches fiscales et autres subtilités financières, mais est-ce bien éthique et responsable ? Je ne le pense pas.

Je passe sur la somme, prés d’un million d’euros, je passe sur le HT pour le casino et l’absence d’information pour la commune (ce n’est pas le trait du crayon). Dans cette histoire, ce qui me choque c’est qu’une commune endettée ( et je passe sur le surcout réel ou pas des emprunts toxiques de Dexia) accepte qu’un reversement légal d’impôt soit affecté aux paiements des annuités d’emprunts contractés par la société Sobalto, société privée très profitable qui a dégagée plus de 710 000 € de résultats nets en 2010.

En gros, dans le casino dit : j’ai investi via l’emprunt, financez mes investissements et mes charges financières ; la commune répond oui, sans autre forme de négociation. Qui a le plus besoin de ces sommes pour rembourser ses dettes et ses charges financières, la commune ou le Casino ?

C’est donc légal mais cette décision ne me semble pas conforme à certains devoirs de gestion, un manque d’éthique et ce choix traduit un comportement qui exprime lui même des valeurs, chacun jugera.

Ces points auraient du faire débat, ce qui n’a pas été le cas, voté fin juillet, approuvé par 26 membres de la majorité, et 3 abstentions de l’opposition. Du pluralisme et des débats, s’imposent.

 

 

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Démocratie et internet.

Ce billet aurait pu s’intituler, pouvoirs et contre pouvoirs, à l’image de cette fameuse plénière des dernières UR*, mais mon propos questionne plus ce que sera demain, après demain, internet pour la démocratie ?

En introduction, cette vidéo récente décrit la rapidité de la révolution numérique en cours.

 

Internet ne permet pas seulement de communiquer davantage, mieux, plus vite ; il élargit formidablement l’espace public et transforme la nature même de la démocratie.

Cette affirmation grandement vérifiée est l’introduction du très instructif et pertinent livre de Dominique Cardon, la Démocratie Internet, promesses et limites (la République des idées – Seuil).

Je vous passe l’analyse de l’évolution du rôle et des pratiques internet pour vous retranscrire son analyse de la forme politique d’internet et les conclusions qu’il en tire.

Internet n’est pas ce grand bazar désorganisé vecteur du pire, c’est surtout l’émergence d’une auto-organisation à la fois horizontale et décentralisée. Basée sur les principes d’ouverture à tous, d’égalité des internautes, qui s’évaluent à partir de ce qu’ils font, produisent et disent et :

[…à travers leurs (les internautes) activités de citations mutuelles sur la Toile, ils rendent accessibles certaines informations et en dissimulent d’autres afin d’ordonner leur visibilité. En se contrôlant et en se critiquant mutuellement, ils prétendent faire vivre des collectifs de grande taille sans créer d’autorité centrale. En privilégiant le partage, ils mettent au cœur des collectifs les nouveaux biens communs numériques, qui produits par tous, n’appartiennent à personne.][ Internet a incorporé d’une manière particulièrement sensible cette idéalisation démocratique qui invite tout un chacun à mettre en œuvre ses compétences…][…cette injonction valorise, de façons très libérale, la responsabilité individuelle]

De la démocratie participative à la démocratie coopérative.

Il est un fait maintenant établit, les internautes débattent rarement à la demande d’autorités représentatives. Cette démocratie participative ne prend pas avec des citoyens qui choisissent dans quels « collectifs » ils interviennent et sur quel sujet. Ne voulant pas « entrer dans les débats chapeautés par des institutions officielles », ils s’organisent pour créer des zones d’expertises, de vigilances et de discussions « à côté » des instances officielles, quitte à s’y opposer au besoin. C’est le sens, par exemple, des revendications pour la libération des données publiques, Open Data, l’accès à l’information et la liberté de réagir ou non.

On le voit bien, Internet aujourd’hui, ce web 2.0, est porteur des valeurs et des attentes que nous partageons sur cette plateforme en particulier, ouverture sans préjugé, responsabilité individuelle, confiance et reconnaissance des compétences, vigilance,  innovations, débats, recherche de consensus…

Le numérique est un des grands enjeux d’aujourd’hui, une grande révolution. L’accès à l’information rend la relation candidat/électeur différente. Les vecteurs de communications évoluent vites, la présidentielle à venir sera aussi concernée par cette mutation.

*Pour la franchise et la pertinence de l’intervention, Philippe Bilger,

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Les algues vertes, nos amis les Verts…

Il y a des décisions déconcertantes. Un décret polluant favorable aux algues vertes et un vote des élus Verts favorable à l’aéroport de Notre Dames des Landes. A n’y rien comprendre.

Le modem s’élève contre l’assouplissement des règles concernant les apports d’engrais dans les champs. Le décret signé le 11 octobre dernier par le 1er ministre qui autorise le relèvement des plafonds d’épandage de l’azote dans les exploitations et qui permet d’augmenter pratiquement de 20% les quantités d’azote épandues sur les sols soulève des interrogations !

Se pose également la question du respect de la directive européenne « Nitrates » : alors que la commission Européenne exige de la France des explications sur la mauvaise qualité des eaux et la prévention des algues vertes !

Nous savons que cet azote se retrouve dans les rivières et nappes, il est le facteur principal de la prolifération des marées vertes, et des risques générés par les gaz produits par la putréfaction de ces algues. Le mouvement démocrate s’interroge sur les retombées écologiques et économiques très négatives pour nos côtes et les communes littorales!

Sans tenir compte des efforts faits par les agriculteurs pour aller vers une politique agricole durable, ce décret relevant les plafonds d’épandage est incohérent et le MODEM souhaite le dénoncer vivement.

Autre sujet local brulant, le projet de transfert de l’aéroport. A la demande du préfet de Loire-Atlantique, les conseils municipaux doivent entériner le projet de Schéma Départemental qui constituera « la base légale des décisions de créations, modifications de périmètres, transformations et fusions de communes ou de syndicats mixtes que le Préfet est amené à prendre ». Il s’agit donc de décisions de l’Etat qui s’imposeront à tous les territoires et aux collectivités locales.

Le projet a pour objectif  aussi de créer un syndicat mixte pour assurer le portage financier du nouvel aéroport  par les collectivités et accompagner le développement des territoires concernés par cet aéroport. » « La fermeture de l’aéroport de Nantes-Atlantique à la circulation aérienne publique, et le transfert de l’activité correspondante vers le nouvel aéroport du Grand Ouest, est programmée au travers d’un contrat de concession de 55 ans. »

Les élus verts de Nantes ont voté en faveur du dossier global, oubliant au passage leur opposition totale au projet d’aéroport. Quelle persévérance, quelle belle cohérence entre les discours et les actes. Si c’est la méthode EELV pour faire de la politique autrement, nous n’avons décidément pas la même vision du « autrement ».

De mauvais esprits pourraient se demander quelle est la contrepartie négociée avec le PS pour obtenir ce vote ?

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Les emprunts, toxiques ou pas ?

Le journal Libération publiait un dossier (en ligne ici,) présentant les surcoûts que certaines collectivités subissent pour des emprunts à structures complexes contractés auprès de la banque Dexia. Oui, la banque qui vient de faire faillite et dont le gouvernement français organise la récupération du volet  » financement des collectivités » . Le surcoût annoncé pour  Saint Brévin est de 732 000 €, fait que  la commune récuse.

Ou est la vérité entre + 732 000 € et – 300 000 € ?

Croire les calculs du banquier – même en faillite – basés sur des structures complexes d’algorithmes mathématiques, calculs qui ne sont pas réfutés par les autres collectivités touchées ou croire la réponse de la commune à travers les propos d’Éric Touret, adjoint aux finances, aucune conséquence pour les finances et même des économies de 200 000 à 300 000 €.

Dans cette triste histoire, je ne partage pas la critique du PS local, car la faute revient en premier lieu au vendeur de ces emprunts. Vu la complexité des produits financiers, c’est un manquement d’informations, une faute morale du banquier plus qu’un problème de vigilance des élus de l’époque.

C’est pourquoi le MODEM de Loire-Atlantique s’inquiète de la présence de «prêts toxiques » dans les comptes des collectivités locales du département. En effet, de nombreuses communes ou intercommunalités ne semblent pas avoir encore pris la mesure des pertes qu’elles ont subies et des risques qu’elles continuent à courir. Les contribuables, qui devront en fin de compte payer pour ces erreurs et ces pratiques financières douteuses, ont le droit d’être informés de l’état réel des finances de leur commune. Le MODEM 44 appelle les entités concernées à mener sans tarder un audit de leur endettement et à en publier les résultats, en précisant le montant des pertes connues à ce jour, la nature et l’étendue des risques résiduels.

Le MODEM est particulièrement attaché au respect des bonnes pratiques de gestion et à la transparence des décisions des élus.

Si le surcoût est avéré il convient de tout de suite renégocier, en concertation avec les autres collectivités, les conditions auprès de la nouvelle entité.

 

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