Livret A et logement social, l’Empire contre-attaque encore.

l'empire...Dans ce nouvel épisode autour de l’attraction fantastique du livret A, l’Empire bancaire reprend son assaut contre la caisse des dépôts et consignation (CDC), l’enjeu visible : 250 milliards € d’épargne. A ce niveau on peut rapidement basculer du côté obscur ! Mais avant de détailler la bataille en cours, retour sur l’épisode de 2008.

Avant cette date, la Poste, la Caisse d’Epargne et le Crédit Mutuel pouvaient seuls proposer aux français le livret A dont les encours gérés par la CDC servaient en partie à financer le logement social. Été 2007, crise de subprimes, les grands organismes financiers viennent de subir des pertes interstellaires à cause de l’explosion de leur arme favorite du moment, la titrisation des crédits hypothécaires. Il faut reconstruire la planète finance et les réserves de la CDC sont en parties utilisées ; toutes les banques commerciales reçoivent l’autorisation de proposer ce livret et de gérer une partie de l’épargne collecté, soit 35 %, plusieurs dizaines de milliards, une aubaine. L’Empire, encore une fois aidé par la République.

En cette fin d’année 2010, l’Empire contre attaque encore pour assouplir la centralisation de cette épargne par la CDC avec un partage à 50/50. Qu’est ce qui se cache derrière cet enjeu ? C’est Bale III et les futures contraintes de liquidités imposées aux banques avec les nouveaux ratios de garanties de fonds propres dans les bilans.

La guerre du livret A n’est qu’une bataille, la véritable guerre c’est la liquidité, le cash. Comme dans chaque guerre, il y a des dommages collatéraux, une baisse des encours de la CDC et nous pouvons craindre pour le financement des logements sociaux. Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, nouveau Jedhi, s’élève contre les banques et défend son institution pour l’intérêt général, on ne peut que le soutenir.

Très actif, l’Empire semble aussi contre-attaquer à Cancun, le développement durable n’a pas ses faveurs et sur le net, Wikileaks fait les frais de trop de transparence dans l’information. Lisez le livre recommandé dans le bandeau, car pour la neutralité du net, la bataille ne fait que commencer…

3 exemples d’actualités révélateurs des tensions et des enjeux, alors qu’il faut s’engager davantage dans le développement durable, dans la construction de logement sociaux, dans la transparence des informations, le système de l’empire engage la régression, il faut donc s’opposer au système (cf. la conclusion de mon précédent billet).

Philippe FINTONI

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Mandats politiques, l’enracinement.

enracinementDans toutes les organisations, collectivités, entreprises,  groupes humains hiérarchisés se retrouve un comportement du leader pour conserver son statut, son poste, c’est la stratégie d’enracinement. Ce comportement est – comme pour un trop fort ou trop faible renouvellement des équipes – nuisible à la dynamique de l’organisation et au groupe. La collégialité des équipes dirigeantes ainsi que le renouvellement des membres dans la durée sont des éléments de dynamique des groupes.

En entreprise comme en politique,  » l’enracinement  » a pour objectif de préserver son poste en augmentant son pouvoir auprès des autres composantes de l’organisation et cela sans forcement continuer à apporter une valeur ajouté.

Une étude en science sociale (MathieuPaquerot – l’enracinement des dirigeants et ses effets) décrit les  3 phases de ce comportement.

1 – Une étape de valorisation de ses actions, de sa personnalité, de son entourage qui fonde son réseau.

2 – Une phase de réduction des contrôles exercés par les autres parties de l’organisation et en parallèle une maitrise grandissante de l’information collecté et diffusée, l’enracinement de son propre réseau…

3 – Une troisième phase de consommation. Je contrôle avec mon réseau la position, l’information et maintenant j’accrois mes pouvoirs et mes rétribution (avantages en natures, salaires…). Toutes ressemblances avec l’actualité n’est que pur hasard, bien évidemment.

Ainsi, ce phénomène pénalise les organisations et donc la société car il bloque les idées novatrices, les changements, la progression et l’implication des collaborateurs qui sont hors du réseau ; et ce n’est pas nouveau. Voici ce qu’en disait un ancien président de la République :

 » La trajectoire d’un élu politique en France répond à deux lois simples : on se présente à une fonction pour préparer sa candidature à la fonction suivante ; lorsqu’on est élu à la fonction supérieure, on conserve la fonction antérieure de manière à éviter qu’un intrigant ne vienne reproduire à vos dépens le parcours que vous venez de réussir. D’où l’obsession de cumuler les mandats ».

Proposons un statut de l’élu qui s’attache à réformer le cumul des fonctions exécutives, le cumul des mandats dans le temps ainsi que le cumul d’une fonction élective avec une activité privée susceptible de créer des conflits d’intérêts.

Le renouvellement de la vie politique (des personnes et des méthodes) passe  donc par un traitement du cumuls des mandats,  de la collégialité des équipes décisionnaires, de leur mode de désignation, du statut de l’élu, d’un contrôle impartial pour sortir de l’opacité des réseaux, des lobbys, des arrangements entre amis…

Car enfin, peut-on croire que les élus en place changeront le système en étant dans le système ? Je ne le crois pas.

Peut-on croire qu’ils ont la liberté et les facultés de penser et d’agir pour une société de l’après crise ? J’ai beaucoup de doutes et surtout plus vraiment confiance…

Philippe FINTONI

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Pourquoi s’engager en politique ?

5201667171_09a4490573_mJe réponds à cette question qui m’est posée en ce moment et qui fait suite également à un précédent billet, la politique c’est facile et sans risque. Le chemin politique que nous choisissons n’est pas le plus facile mais avant d’opter pour un projet, une méthode, des valeurs, il y a cette envie de faire de la politique. Pourquoi je me suis engagé en politique ? Pour deux raisons liées à ma personnalité, le gout de l’avenir, aller de l’avant, avancer toujours et puis ce besoin d’agir pour ne pas subir, en tout cas, avoir le sentiment de moins subir. Ce dernier point, je le résume dans le sous titre de ce blog, vous avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s’occupe de vous tout de même.

Je pense que nous sommes tous responsables de la construction de notre avenir et je préfère m’investir pour l’orienter vers un projet favorable plutôt que le laisser suivre un cours fataliste. Mais il est vrai que vouloir réorganiser notre société, c’est difficile et sans certitude d’y arriver. A cela s’ajoute la volonté de faire de la politique autrement. Réorienter notre société vers l’humanisme et faire de la politique pour l’intérêt général, ce sont là deux idéaux biens bousculés.

Nous lisons quelques fois sur les blogs, les billets sévères de ces militants déçus par l’espoir de 2007 et la création du Mouvement Démocrate et quelques connaissances me disent aussi leurs méfiances vis à vis de la politique, de partis politiques. Voici ce qu’en dit l’écrivain et journaliste, Jean Claude Guillebaud*, je m’y retrouve, je partage assez.

L’engagement comme « adhésion à une cause imparfaite ».

[En terme de croyance, cependant, le problème que pose l’engagement est celui de l’imperfection -assumée- de la cause que l’on épouse. Sauf à sombrer dans l’intolérance stalinienne ou la bigoterie bureaucratique, le militant politique doit conjuguer le caractère problématique de sa conviction avec la force de son engagement. Savoir sa cause discutable, accepter qu’elle soit discutée et, dans le même temps ne pas en rabattre sur sa détermination. Présenté de cette façon, le choix politique n’est pas très éloigné du pari pascalien. Il est une tension maintenue entre capacité d’écoute et fermeté de soi, entre doute et croyance forte.

A propos de cette idée de l’engagement comme « adhésion à une cause imparfaite », il faut citer le philosophe allemand Paul-Louis Landsberg (1901-1944, arrété par la Gestapo, mort en camp) ]…[qui a théorisé aussi précisément cette conjugaison imaginable entre l’imperfection d’une cause et la force de conviction.] [ La réflexion de Landsberg, qui sera reprise par Emmanuel Mounier, conduit à récuser tout aussi bien l’intolérance dogmatique que l’inaction de la « belle âme » qui attend de pouvoir s’appuyer sur des valeurs absolues et des moyens irréprochables avant de consentir, comme du bout des doigts, à l’action. Une telle exigence conduit en général à ne pas agir du tout. Or, le dogmatisme sourd comme l’abstention égotiste sont deux façons symétriques de rompre tout lien avec l’autre. Quand je suis fanatique je me ferme à autrui ; quand je doute trop, je m’en désintéresse. Dans les deux cas je m’emprisonne. Le concept de « cause imparfaite », cher à Landsberg, ouvre une issue à cette prison. Il permet l’engagement -qui affronte mais respecte- d’être autre chose qu’une passion triste.

A ce titre, il vise la dose minimale d’optimisme, de tolérance et de détermination dont nous avons besoin pour vivre ensemble. Il conduit à aborder la question la plus essentielle et la plus urgente du moment : comment refonder véritablement la politique ?]

Comment refonder la politique ? Notre avenir réside aussi dans les réponses à cette question et mon engagement est :

  • de conserver mes idéaux sans être naïf,
  • d’être conscient des crises et des difficultés actuelles mais d’aborder l’avenir avec optimisme,
  • d’être une voix indépendante et libre, pour l’intérêt général,
  • de porter une troisième voie, autre que l’épuisant combat droite/gauche, construire le projet humaniste,
  • d’être déterminé mais ouvert aux autres, aux idées de autres,
  • de faire de la politique autrement, une politique de vérité, de justice, de responsabilité,

une belle et enthousiasmante aventure en somme…

Philippe FINTONI

* La force de conviction – A quoi pouvons nous croire ? –  Essais chez Points

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Le courage de l’indépendance, la question centrale.

IndépendanceJe reprend ici mon commentaire posté sur le blog politique de Michel Urvoy de Ouest France  relatif à son éditorial du mardi 16 novembre ;  « Une question centrale » qui présente l’espace central entre la droite et la gauche comme déterminant pour les prochaines élections et en voici la conclusion :

2012 se jouera largement entre les deux. La dynamique écologiste on l’a encore vu, le week-end dernier, à Lyon, lors de leur fusion en un parti unifié est une réalité. À défaut d’être unanimes, ils veulent sortir de la dualité simpliste gauche-droite. Et ils travaillent, pour la première fois, à un programme gouvernemental qui lie profits, inégalités, chômage, souffrance au travail et pillage des richesses.

L’autre clé est chez les centristes. Jean-Louis Borloo aura-t-il l’âme d’un mécano pour réconcilier des partis et des hommes qui disent la même chose en se détestant ? Ou sera-t-il le candidat fédérateur capable de mettre d’accord les acteurs d’un émiettement suicidaire et rapporter des voix à Nicolas Sarkozy?

Les écologistes, souvent très centristes, sont assez largement ceux qui peuvent faire gagner ou perdre la gauche en 2012. Et Jean-Louis Borloo, l’écologiste qui réunissait ses amis centristes hier soir, pourrait être celui qui peut faire perdre ou gagner Nicolas Sarkozy

Cet éditorial met effectivement en lumière le fait que les prochaines élections se joueront dans l’espace central qui existe entre la droite et la gauche. Si l’on reste dans une analyse simpliste (mais réelle) droite/gauche, la question, du « qui fera perdre son camp » est juste. En revanche, si l’on se place dans une autre perspective, celle d’une démocratie pluraliste, celle d’un espace central majoritaire car rassemblant les modérés aujourd’hui rattachés à l’UMP ou au PS, la configuration est tout autre. Il faut donc que les « centristes » ralliés à l’UMP et qui se veulent maintenant autonomes et les écologistes qui fustigent le clivage droite/gauche passent des paroles aux actes. En auront-ils le courage ? Je l’espère.

Pour les alliés historiques de l’UMP, il semble que le remaniement ait eu la vertu d’éclairer quelques esprits. Patricia Gallerneau me fait remarquer  » la belle et soudaine évolution  » du président de l’Alliance Centriste, Jean Arthuis, qui déclare que le centre n’est pas à droite….pourvu que ça dure ! Localement aussi, notre idée et notre volonté de sortir du bipartisme pour construire autre chose fait son chemin. Jean Luc Le Brigant, président du Parti Radical 44 déclare  « qu’il faut sortir du bipartisme actuel », chiche.

Pour les alliés historiques du PS, malgré l’union du week-end dernier, le positionnement reste floue. Un article du Point résume assez bien l’histoire de la fusion Europe Ecologie-Les Verts et la difficile évolution, j’y reviendrai. En fin d’article, une vidéo de Cécile Duflot qui répond à 3 questions dont la dernière est :

« Le positionnement politique a t-il aussi évoluer ou préférez vous toujours l’alliance avec le PS ? « . Sa réponse est :  » [On (EELV) n’est pas un allié objectif (?) du PS..][on est une formation politique écologiste, en même temps on n’envisage les alliances qu’avec la gauche parce qu’ils nous semble que la droite…]

Toutes les convictions, toutes les croyances même le bipartisme, toutes les idées sont légitimes mais il faut que chacun assume et passe enfin d’un discours de confusion à la clarté, comme ceci…

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Philippe FINTONI

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La mémoire des crabes.

1283008491_21311564cd_t« L’idée du panier de crabes dans lequel vont s’ébattre ceux qui voudraient prendre le contrôle de ce qu’ils ont refusé toute leur vie, c’est une idée qui n’est pas la mienne » et « je n’irai pas me mélanger à ces combats obscurs », a ainsi prévenu François Bayrou, estimant aussi que le centre est « exactement le contraire des choix que ces gens ont faits ».

Et en effet, en cette semaine de novembre post-remaniement, le panier de crabe est bien garni. Mais je m’interroge sur la mémoire du « crabe » , est-elle aussi courte que celle du poisson ? On peut le croire et l’éditorial de Paul Henri du Limbert dans le Figaro du mardi 16 novembre pose le sujet à sa façon.

[Depuis le remaniement de dimanche, dont ils ont fait les frais, ils (les centristes) redécouvrent l’étrange euphorie d’être au centre. Ils étaient sarkozystes, ils le sont beaucoup moins. Un champ du possible s’ouvre ! Certes, ils ont perdu leurs ministères, mais ils ont retrouve la liberté !]

Le journaliste énonce ainsi le premier principe du centre, ce pourquoi nous sommes au Mouvement Démocrate, pour être libre. Mais il  propose en fin d’article le second principe :

[Deux candidats du centre en 2012 : l’hypothèse semble donc a priori envisageable. C’est évidemment contrariant pour Nicolas Sarkozy, qui rêve de franchir largement en tête la barre du premier tour, comme en 2007. Que se passera-t-il alors ? Comme il arrive régulièrement depuis la présidentielle de 1988, les centristes se rallieront au plus fort. Avec la promesse de postes clés, et pourquoi pas celui de premier ministre ? Jean-Louis Borloo n’a peut-être pas perdu tout espoir de remplacer François Fillon…]

Ainsi, être au centre c’est être libre et indépendant , libre et indépendant du pouvoir en place… sauf à privilégier sa carrière personnel.

Ces fameux centristes sont-ils libres et indépendants, alors ? A la lecture des anciennes déclarations des prétendants au titre de leader du centre et à leurs actes, la réponse est encore non.

– Jean Pierre Raffarin, ancien premier ministre, sénateur UMP, déclarait dans une  interview en janvier 2008 : « Le centre aujourd’hui adhère à la majorité présidentielle. » Alors, libre et indépendant du pouvoir en place, NON

– Et Hervé Morin, président du Nouveau Centre ( je ne refais pas son parcours de 2007 à aujourd’hui…pas besoin), voici ses propos  à Libération au mois de juin dernier :

«Nos -lui et F.Bayrou- chemins se sont séparés en 2007. Nous avons fait le choix de participer à l’important effort et à l’immense besoin de transformation du pays, ce n’est pas pour se retrouver demain avec quelqu’un qui a été probablement l’opposant le plus radical au gouvernement et à la majorité pendant trois ans»

Libre et indépendant du pouvoir ? j’ai presque honte de poser la question, vous connaissez la réponse.

– Quand à Jean Arthuis, président de l’Alliance Centriste,  lors d’un entretien au journal La Croix, il déclarait  à la question suivante : Où est alors l’indépendance du centre si ces alliances ne sont, cette fois, qu’avec la droite ?

L’indépendance du centre, c’est sa liberté de ton. Par conséquent, celui qui en assure la présidence ne doit pas être membre du gouvernement. Nous appartenons à la majorité et nous souhaitons sa réussite.

Libre et indépendant du pouvoir, non plus.

– Et Jean Louis Borloo, alors, président du Parti Radical, libre et indépendant du pouvoir depuis dimanche, et bien non, pas à la lecture de cette phrase : « Il faut construire une majorité réellement équilibrée. Sans la composante centriste, on ne gagnera pas en 2012 ». Le « on » c’est encore l’association avec l’UMP, même après une humilation sévère, le reflexe de soumission persiste.

Pour conclure sur la mémoire des crabes, une citation de Coluche (je crois) :

La politique, c’est pas compliqué, il suffit d’avoir une bonne conscience, et pour cela il suffit juste d’avoir une mauvaise mémoire.

Ces lignes permettront peut-être à des électeurs de se rafraichir la mémoire au moment des prochains choix électoraux…

Philippe FINTONI

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La politique facile et sans risque !

droite_gaucheLa politique, c’est facile nous dit Antoine Veillard sur son blog, en tout cas la politique version classique. Je vous en livre les quelques règles qu’il énonce et j’en ajoute quelques unes. Si vous souhaitez réussir rapidement en politique sans trop d’effort choisissez la version 1.0 de la politique, la  version XX ème siècle, la position binaire, dualiste, bi-partisane, la sacro-sainte opposition droite / gauche. En voici 10 règles (modifiables bien sur, façon open source…) :

  1. Choisir son camp une bonne fois pour toute, droite ou gauche, il n’en existe pas d’autre !
  2. Un fois cette séparation simpliste effectuée, toujours combattre l’autre.
  3. Selon le moment, si vous êtes dans la majorité vous aurez raison sur tout pendant toute la durée de votre mandat, n’écoutez pas les autres avis, ne perdez pas de temps.
  4. Si vous êtes dans l’opposition vous vous opposerez systématiquement aux propositions (même si elles sont bonnes) de la majorité, vous êtes l’opposition ne l’oubliez pas !
  5. Ainsi, vous ne devez pas ouvrir de débats, ne devez pas accepter d’être convaincu par une bonne solution du camp adverse, non, imposer vos idées et décisions, de toute façons le système électoral vous accorde ce passe-droit, profitez en…
  6. Ainsi, vous aurez soutenu les intérêts particuliers de votre camp (de vos amis ?) et pas l’intérêt général,
  7. Mais ce n’est pas grave, les élections approchant vous bénéficiez des médias historiques qui adorent le bi-partisme pour votre campagne pleine de promesses d’intérêt général.
  8. Vous vous inquiétiez quand même des taux d’abstentions énormes et de la défiance des électeurs ? Encore une fois, rassurez-vous le système électoral vous prémunit des troublions qui ne rentrent pas dans ce jeux binaire, pour être au second tour il faut 12,5 % des inscrits, l’abstention est donc votre alliée !
  9. Vous trouvez quand même que votre bilan actuel peut-être handicapant pour votre campagne ? Ne soyez pas objectif dans l’analyse, désinformez et puis c’est la faute de l’opposition quand elle était aux affaires et la crise mondiale, ça c’est un sacré alibi.
  10. Pour les déficits, ce sont aussi les autres qui ne savent pas gérer, et vous êtes donc obliger d’augmenter les impôts, il faut bien lancer des chantiers qui créent des emplois, en plus vos amis du BTP ou d’ailleurs vous en seront certainement reconnaissants…

Défiance envers la et les politiques.

Les conséquences de cette organisation à deux qui exclut les autres courants de pensées, sont l’abstention massive, les votes extrèmes, le refus, la résignation, le découragement, l’écœurement des électeurs avec cette sentence sans appel d’un « tous pourris »… Une belle réussite du bi partisme, la désertion des urnes et l’oublie de la démocratie, voilà le vaste chantier de reconquête pour ceux qui veulent faire de la politique autrement.

Pourtant ce bi partisme imposé n’est pas foncièrement accepté, l’étude du Cévipof le prouve. Cette enquète en association avec la Sofres montre que 67% des Français ne font confiance ni à la gauche, ni à la droite pour gouverner le pays et 38% ne se classent ni à gauche ni à droite.

Malgré ce constat, s’affirmer indépendant de l’UMP et du PS est encore raillé, regardé d’un oeil bizarre alors que cette démarche est la seule viable pour arriver à une démocratie contemporaine. Je fais partie des 38 % de français qui ne se classent ni à droite, ni à gauche et qui en même temps attendent et pensent un autre projet. Le pluralisme de la vie politique permettra d’accoucher d’une société plus juste, plus équilibrée pour tous car centrée sur l’homme. Ainsi ce combat d’indépendance mené seul par le Mouvement Démocrate est la voie pour retrouver une pratique politique tournée vers l’intérêt général. Ce n’est pas sans difficultés, nous les vivons, mais l’objectif est noble.

Philippe FINTONI

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Métro, Boulot, dodo, impôts…

feuille-dautomneJ’aurais pu également intituler ce billet, le saucissonnage de nos vies, car l’orientation de la société à travers, entre autre, les médias et la politique nous entraine vers des séquences de vies cloisonnées, isolées, des moments qui se succèdent alors que la vie est un flux. Réforme des retraite isolée de la réflexion générale sur le travail et l’emploi, ou annonce de l’ouverture du dossier sur le travail des jeunes sans parler d’éducation…la liste pourrait être très longue. Nous déconnectons aussi de plus en plus nos besoins d’individu de la vie en commun, alors que tout est lié. Voici trois exemples d’actualités.

Jeudi lors de la 7 ième journée d’actions contre la réforme des retraites, il était difficile à Paris de monter dans un TGV pour Nantes. La période de tension (qui se mue en colère pour une partie des gens) a ceci d’utile, elle met en exergue les comportements humains. Car lors des grèves, la SNCF ne procède plus à l’échange et la vente des billets et invite les voyageurs à prendre le train sans titre de transport valable. A la pénurie de train s’ajoute donc l’anarchie des voyageurs car vont se retrouver dans le même wagon, des personnes ayant une place révervée sur le train concerné, d’autre ayant un billet pour des trains annulés, d’autres encore sans aucun billet. Comment s’organise alors la répartition des sièges dans ces conditions, qui est prioritaire ? Voici les constats de la vie d’un wagon TGV en période de grève – j’ai eu le temps d’observer et de compter- ainsi que ma recommandation de bien vivre ensemble une situation particulière :

  • 48 places assises toutes occupées par 29 messieurs et 19 dames.
  • Les voyageurs titulaires d’une réservation sur ce train ont réclamé et obtenu leur place.
  • 17 personnes debouts dans l’allée (je ne compte pas les sas pleins), 11 femmes, 6 hommes dont deux messieurs agés.
  • Seulement 3 personnes se sont proposées pour laisser les places à ces messieurs agées, des femmes !
  • Il a fallut attendre une heure et le proche arrêt au Mans pour que deux hommes cèdent leur place à des femmes.

J’en conclu que ceux qui fustigent l’égoïsme des grévistes n’adoptent pas forcement une attitude altruiste et que la société est encore très machiste, et pour moi, l’égalité des sexe n’exclue pas la galanterie, au contraire. Il me semble que le bon sens aurait voulu que :

  • Les voyageurs titulaires d’une réservation sur ce train soient prioritaires,
  • qu’ensuite prennent places les personnes âgées,
  • puis les femmes et pour terminer les hommes.

Debout dans l’allée, j’ai eu le temps de penser ce début de billet et de lire. Un article sur le prochain dossier du gouvernement, le taux d’emploi des jeunes et un entrefilet du Monde reprenant une des propositions de François Hollande :

La création du contrat de génération incitant les entreprises à embaucher des jeunes et à les faire former par des seniors.

C’est une très bonne idée, nous l’avions proposée lors des élections régionales, je ne l’avais pas vu dans la presse à l’époque… :

Plan de réduction du chômage régional des – de 25 ans et des + de 55 ans
1- Nous proposons d’aider à résorber le chômage des – de 25 ans et des + de 55 ans, soit 40 000 Ligériens :
– en proposant aux 75 000 entreprises de 2 à 20 salariés (chiffres INSEE 2006) le financement par la région d’une partie des charges patronales pendant 2 ans pour l’embauche de 10 000 d’entre eux . Coût = 32 M d’€ /an si on finance la moitié des charges, soit moins de 20 millions d’€ par an si on finance en 4 ans)
– en prenant en charge la moitié des charges patronales du tuteur pour l’embauche de 2000 jeunes en apprentissage pendant une période de six mois. (31 000 apprentis par an, l’apprentissage dure 2 à 3 ans, certains jeunes continuent leurs études)
– en constituant des binômes expérience / apprentissage
2 – Avec un audit nous examinerons la pertinence de créer une agence régionale des compétences constituée des seniors au chômage et pouvant être mis à contribution pour délivrer leur savoir et savoir-faire à des entreprises de leur secteur d’activité, pour faire reconnaître la culture des compétences, pas uniquement celle du diplôme.

C’est une façons de poursuivre la formation professionnelle des jeunes actifs et de permettre aux séniors de partager leur savoir, leur expérience et ainsi d’entrer dans une nouvelle période de travail, une transition vers la retraite par la transmission du savoir.

Troisième et dernier point d’actualité, l’élaboration des budgets pour les collectivité. J’ai précédemment traité la future augmentation d’impôts par le département de Loire Atlantique sous couvert de la réforme des taxes pour 2011. Le Courrier du Pays de Retz (hebdomadaire local) nous apprend cette semaine sous le titre évocateur  » Nos chères ordures… » que la communauté de communes du sud estuaire augmentera de 5 % les tarifs déjà conséquents des ordures ménagères (j’y reviendrais en détails) et que pour palier aux vols de métaux à la déchetterie de St Brévin les Pins, la décision est prise de  faire retirer la benne tous les soirs. Le préjudice des vols de ferrailles est de 50 000 €, le coût de la prestation d’enlèvement quotidien est de 59 184 € (sic), soit c’est une belle coquille du journal, ça arrive et elle mérite une récompense au zapping de la presse soit, des fois quand même on se demande s’ils…….. . En définitive, devant chaque budget en déficit (belle gestion) nos élus choisissent la facilité, l’impôt.

L’équilibre pourrait résumer ce billet, la vie c’est trouver l’équilibre, entre l’individu et le collectif, l’égoïsme et l’altruisme, le travail et la vie privée, les promesses électorales et la réalité…je n’écris plus rien sur les impôts aujourd’hui, ils m’énervent…et une feuille d’impôt vient d’arriver ce matin.

Philippe FINTONI

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