La gifle du PS à Europe Ecologie.

La gifle CC_Flickr deneux_jacques

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Dans le nouvel et dernier épisode du transfert de l’aéroport de Nantes Atlantique à Notre Dames des Landes, Europe Ecologie Pays de la Loire vient de se faire humilier par les socialistes locaux, une vraie gifle. Car souvenez vous.

Acte I, scène 1 : Début 2010, lors de la campagne des dernières élections régionales, ce dossier mettait en relief les fortes divergences des protagonistes ; l’UMP et le PS favorables depuis toujours, Europe Ecologie et le Mouvement Démocrate opposés.

Acte I, scéne 2 : 6 mars 2010, quelques jours avant le premier tour et à l’arrivée du tracto vélo à Nantes (caravane d’opposition au projet), nous annonçons que nous serons contre ce projet au premier et au second tour. Nous savons qu’un accord de fusion des listes PS et EE est entériné et nous savons qu’il sera impossible à EE d’infléchir la position du PS. Le vote vraiment « opposant à NDDL » c’est le vote Modem. Europe Ecologie explique aux électeurs qu’il pourront, malgré l’alliance à gauche, modifier de l’intérieur la position des leaders socialistes.

Acte II, scène 1 : Les résultats du premier tour nous sont très défavorables et place EE en troisième force politique. Ils peuvent se maintenir, créer un groupe indépendant et continuer leur opposition à ce projet. Ils choisissent la gauche avant l’écologie, ils choisissent un accord de cuisine électorale au lieu du verdict des urnes et le chemin d’une politique autrement. Et nous découvrons donc ces acteurs qui sont aussi de bons écrivains. Voici le communiqué EE d’entre deux tours pour justifier ce revirement.

Communiqué de presse Notre Dame des Landes

16/03/2010

Les négociations ont permis à Europe Écologie de réaffirmer son opposition au projet de Notre-Dame-des-Landes et d’obtenir des avancées significatives dans ce dossier.

Pour rappel, Europe Écologie avait pour objectif d’obtenir que la région n’engage de financement ni pour la plateforme aéroportuaire ni pour ses dessertes routières.

Demain, au sein de la nouvelle majorité régionale, les deux partenaires porteront le souhait commun que l’État ne se décharge pas financièrement sur la collectivité pour ce projet qui relève de la responsabilité du national.

Par ailleurs, l’ensemble de la liste de rassemblement « la Gauche et l’Écologie en action » s’engage à ce qu’

  • aucune subvention d’investissement ni aucun déficit d’exploitation ne soit pris en charge par la Région dans le cadre de la prochaine mandature.
  • aucun financement pour les infrastructures routières ne soit accordé .

Si nos partenaires socialistes n’excluent pas, pour leur part, des avances remboursables pour la plateforme, ceci ne pourrait se décider que suite à un débat et à un vote en plénière.

Si ce cas se présentait, Europe Écologie a inscrit dans le contrat que ses élus voteraient contre ces avances budgétaires.

Cet accord permet de clarifier la position de la Région par rapport au projet d’aéroport pour la prochaine mandature.

Acte III, scène 1 : 16 juillet 2010. Jean Marc Ayrault (pour Nantes Métropole), Patrick Maréchal (pdt PS du CG44), et le représentant de Jacques Auxiette (pdt PS de la région) signent en catimini un accord de financement avec Dominqiue Busserau secrétaire d’Etat aux transport. Europe Ecologie est ignoré.

La scène de la gifle, tournant de la romance ?

A la lecture du précédent communiqué d’Europe Ecologie, imaginons un instant les évolutions possibles du scénario dramatique, doublement dramatique car il y a le drame du projet qui avance, un projet aberrant économiquement, financièrement et écologiquement et il y a le drame « familial » entre les parents « notables socialistes » et l’enfant rebelle écologiste qui prend de l’ampleur :

  1. Le fils rebelle vient d’être mis sur la touche, écarté par la famille du dossier qu’il préfère . Claquera-t-il la porte de la maison commune ? Prendra-t-il son indépendance réel et combattre sur ce dossier sa famille qui vient de l’humilier ? Ou bien,
  2. Le fils a-t-il eu la naïveté de croire qu’il influerait sur la course des choses en restant derrière les dirigeants autocrates ? La version jeune adulte qui découvre la vie. Non.
  3. Le ressentiment est fort, il est rabaissé à un élément négligeable de la famille, lui qui a pris temps d’importance depuis deux ans. Mais le fils a beaucoup à perdre s’il quitte le domaine familiale car la baronnie locale est puissante, bien implanté depuis longtemps et le partage du pouvoir, les avantages du pouvoir sont déjà plaisants.

De ces trois options, laquelle s’est réellement jouée ?

C’est la troisième version qui se joue actuellement. Mais le fils à de l’orgueil, il ne faut pas non plus déplaire à tous ses amis et sympathisants. Comment faire ? Classique, utliser le ressort du bouc émissaire, du troisième acteur fauteur de trouble. Et c’est l’Etat qui endosse le rôle du méchant. Voici donc le superbe communiqué d’Europe Ecologie.

Avec cette annonce d’un accord financier pour Notre Dame des Landes, l’État fait du forcing ! L’annonce de la signature d’un engagement des collectivités locales à participer au financement de la plate-forme et de la desserte routière pour le projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes est de la stratégie à la « petite semaine ».

En effet, l’État fait le forcing pour « mouiller » financièrement les collectivités, alors que l’opacité est de mise quant au coût global et à la part de chacune. C’est aussi un déni de démocratie car aucun débat n’a eu lieu dans ces mêmes collectivités…

A lire ce texte, Jean Marc Ayrault qui est quand même président du groupe socialiste à l’assemblée nationale, ainsi que les présidents socialistes du département et de la région seraient sous l’autorité du secrétaire d’Etat, donc du premier ministre, donc du président de la République ? Un secret de famille qui ferait fureur pour l’acte IV…

En tout cas une bien triste situation pour tous les citoyens qui espèrent une troisième voie, qu’elle vienne des oranges ou des verts ou d’autres mais qui attendent et souhaitent une alternative au système UMPS. Nos amis verts déçoivent car les actes sont bien loin des discours d’une pratique politique différente. J’y reviendrai dans un prochain billet.

Philippe FINTONI

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Succédané de pluralisme.

Infographie élus région Pays de la Loire

Infographie élus région Pays de la Loire

J’ai reçu dans ma boite à lettre les magazines d’informations des collectivités locales, celui de ma commune, celui de la communauté de communes, celui de département et celui de la région. Il y a de quoi lire. Mon propos d’aujourd’hui n’est le « mille feuille » administratif mais les pages « libre expression » du magazine des Pays de la Loire, l’esprit grand ouvert, pages ou je découvre 8 groupes d’élus !? Il est vrai que les petits partis sont à la mode, bon d’accord, surtout ceux dont l’objectif est d’accroitre le financement d’un plus gros.

Je reviens à la région et à ma surprise car 8 groupes alors qu’il n’y avait que 2 listes au second tour, c’est étonnant. Côté majorité régionale, le parti communiste, le Parti Socialiste, Europe Ecologie et Ecologie Solidarité. Côté opposition régionale, l’Union pour un Mouvement Populaire, le Mouvement pour la France, le Nouveau Centre et l’Alliance Centriste. Le Front National et le Mouvement Démocrate qui sont restés indépendant de l’UMP et du PS n’ont pas d’élus.

Pluralisme ou bi-partisme ?

Commençons par l’opposition qui annonce «  Les 4 groupes politiques, qui forment l’intergroupe AGIR VRAIMENT (UMP – MPF – Alliance centriste – Nouveau Centre) que j’ai l’honneur de présider, s’exprimeront dans cette rubrique en proposant alternativement : Soit quatre textes (un pour chacun des groupes), comme c’est le cas pour ce numéro, soit un texte rédigé en commun, en fonction de l’actualité. »

Je trouve ça bien l’expression des différentes tendances dans ce magazine parce que c’est la réalité des choses, des valeurs et des pensées diverses mais alors,  pourquoi ne pas aller plus loin ? Et je pense ici à nos amis « centristes de droites » qui pensent peser, influer, infléchir les choix et la politique UMP vers plus de social par exemple et qui ne sont en fait que des alibis et des apports de voies pour le « grand frère hégémonique ». Il faut ouvrir les yeux, enfin pour ceux qui ont de véritable conviction et qui ne sont pas seulement « aller à la soupe », et avoir le courage de ses différences. Car l’Alliance Centriste (même colorée en orange sur l’infographie) reste sous cette forme un courant de l’UMP.

Côté majorité, le PS en force pouvait compter bien avant le premier tour sur le ralliement des communistes et des écologistes d’Europe Ecologie et de Solidarité Ecologie. L’un des sujets d’actualités reste le projet d’aéroport à Notre Dames des Landes, j’ai ici traité du reniement sur ce dossier d’Europe Ecologie entre les deux tours.

Comment rester crédible et différent du PS en passant d’opposant total au projet à opposant aux routes desservant l’aéroport ? Et bien à travers des textes dont le titre est bien loin du fond. L’expression libre de ce parti est édifiante ; voici le titre :  » Contre un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, tournés vers l’avenir !  » Prometteur. Voici maintenant le fond : » Lors de la commission permanente du 17 mai, les élus Europe Écologie ont voté contre une subvention au syndicat mixte Notre-Dame-des-Landes. En refusant l’étude de solutions alternatives au projet de nouvel aéroport, le syndicat mixte ne répond pas à sa vocation d’études préalables au projet. Le renouvellement de son bureau en a exclu les élus opposants, faisant ainsi du syndicat mixte un outil de promotion du projet. Être opposé à ce projet ne signifie pas être contre l’avion ou la filière aéronautique.][Mais dans un contexte de crise économique et écologique sans précédent, nous devons en priorité aider au développement d’activités industrielles d’avenir, non dépendantes de ressources limitées. La filière éolienne est de celleslà. Sa production a des points communs avec l’aéronautique : turbines et matériaux composites. En outre, aujourd’hui, les salariés des chantiers navals sont en capacité de construire les fondations et les mâts des éoliennes et les navires porte-éoliennes pour le offshore.][Durant ce mandat régional, les élus Europe Écologie soutiendront cette conversion écologique et sociale de l’industrie, créatrice d’emplois durables et locaux.]

L’analyse sur le syndicat mixte est réelle, les propositions de reconversion économiques, nous les partageons mais ce bel exercice d’écriture est bien loin du titre agressif et cela doit faire drôlement peur au PS. Tellement peur que l’accord de financement de l’aéroport, signé en secret hier, est une réalité. Europe Ecologie s’est fait rouler dans la farine, un jeux de dupe effectivement.

Donc logiquement, point d’élu hors d’une alliance, d’une allégeance à l’UMPS. Le bipartisme est conforté mais le pluralisme bien vivant attend une loi électorale juste que nous défendons, peut-être que les perdants du jeux de dupes nous rejoindrons dans ce combat d’indépendance ?

A suivre,

Philippe Fintoni

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L’impérieuse nécessité d’impartialité.

L'assemblée Nationale par Kimdokhac_Flickr

L'assemblée Nationale Kimdokhac_Flickr

Le besoin d’impartialité dans notre démocratie se fait tous les jours plus pressant. L’affaire d’Etat (comme le titrait Le Point) en cours nous permet d’identifier les faiblesses d’un système qui n’est pas totalement soumis à des commissions ou à des cours impartiales.

Le malaise actuel s’appuie sur les 3 casquettes d’Eric Woerth  et la suspicion automatique de risque de conflits d’intérêts, de passe droits, d’arrangements entre amis que cela fait naitre. La fonction politique peut-elle s’exonérer des règles morales de la vie quotidienne ? Évidemment non. C’est même le contraire, un devoir supérieur d’exemplarité si l’on veut responsabiliser les citoyens, il faut envoyer ce même message et c’est la pratique politique quotidienne qui en est le vecteur.

Il était évident pour tous, que le ministre en cause aurait du démissionner pour ne pas salir les institutions et permettre aux enquêtes de se dérouler. Une enquête classique de la justice (attention quand même à la « Courroye » de transmission juge et partie )et une enquête parlementaire pluraliste. Mais il manque un organe indépendant et impartial pour surveiller, prévenir, orienter et alerter en amont. Car le rapport de l’IGF fait plutôt sourire. Demander à des fonctionnaires d’un même corps, issus d’une même matrice, de juger les pratiques de leur ancien « patron » qui est l’ami du patron actuel et qui est publiquement soutenu par le super patron, c’est difficile. Difficile d’aller à l’encontre quand on tient à sa place, difficile pour l’administration fiscale d’être juge et partie. D’ou la logique demande de F.Bayrou d’une commission pluraliste pour traiter des conflits d’intérêts.

Notre démocratie à un besoin impérieux de pluralisme (j’y reviendrai) mais aussi d’impartialité. C’est un sujet qui peut s’inscrire dans la recherche du démocrate sans frontière, refonder le tiers Etats.

Quels en seraient les éléments ?

Une autorité indépendante et impartiale serait :

  • représentative si elle est accessible à tous les citoyens sans mandats qui sont reconnus pour leurs compétences(pluralisme collégial), la crédibilité et la réputatation de chacun pour la totalité du groupe, une co-responsabilité.
  • ses membres élus ou nommer (grand débat…?) et renouveler par tiers avec un seul mandat, autonomie budgétaire,
  • débative (arguments factuels, force du meilleur argument…), rigoureuse, transparence des débats,
  • permanente dans son regard sur la société, sur tous les sujets collectifs du vivre ensemble,

Etre indépendant, c’est être libre d’effectuer un choix ou de prendre une décision sans pressions, c’est arbitrer des intérêts particuliers.

Etre impartial, c’est celui qui ne préjuge pas une question et qui ne manifeste pas de préférence pour une partie.

Notre démocratie à besoin de responsabiliser les citoyens au lieu de légiférer à chaque émotion de l’opinion. L’objectif est d’aboutir à des instances dont les citoyens ne peuvent douter, des instances qui feront des recommandations équitables, loin des traitements de faveurs et des pressions des lobbys, des commissions qui formuleront des orientations pour le bien collectif et la cohésion nationale ou locale.Vaste chantier mais comme les autres, indispensable.

Philippe FINTONI

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L’histoire se répète-t-elle ?

Napoléon III par Franz Xaver Winterhalter - Wikipédia

Napoléon III par Franz Xaver Winterhalter - Wikipédia

De nombreux journalistes ont fait le parallèle historique entre Nicolas Sarkozy et Louis Napoléon Bonaparte. L’histoire peut-elle se répéter ?

A la lecture des révélations quotidiennes concernant les conflits d’intérêts actuels dans l’affaire Bettancourt-Woerth (la justice nous dira un jour, espérons,  s’il y a eu prise illégales d’intérêts ?) je vous donne à lire des extraits du remarquable livre de Victor Hugo, Napoléon le Petit (1) : [ La situation présente, qui semble calme à qui ne pense pas, est violente, qu’on ne s’y méprenne point. Quand la moralité publique s’éclipse, il se fait dans l’ordre social une ombre qui épouvante. Toutes les garanties s’en vont, tous les points d’appui s’évanouissent.][Ordre étrange que celui là, ayant pour base le désordre suprême, la négation de tout droit ! l’équilibre fondé sur l’iniquité !] [Il est temps que la conscience humaine se réveille.] Il est temps car je suis des fois abasourdis par le silence des français, est-ce le calme avant la tempête ?

Jean François Kahn l’écrivait il y a quelques jours, cette affaire et le début de l’effondrement d’un système. Car Sarkozy ou Napoléon III ne sont que les éléments visibles et dirigistes d’un système d’inégalités croissantes au profit d’un certain nombre et par un certain nombre.

[Certes, c’est là un état de chose grave. S’endormir sur une telle situation, c’est une ignominie de plus.] [Mais cela ne sera pas ; on se réveillera.] [Cependant, grâce à plusieurs publications généreuses et courageuses, les faits commencent à percer.]

Donc, merci Médiapart, Marianne, Le Point et les autres.

Philippe FINTONI

(1) Napoléon le Petit, Victor Hugo – Actes Sud, pages 52, 54, 56.

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Les socialistes sacrifient le RSA.

ps-renovationC’est une annonce étonnante, ahurissante même, et très inquiétante : ne pas payer le RSA. Les socialistes pensent-ils aux conséquences dans la vie des allocataires ?

Car c’est par une lettre ouverte au président de la République que les présidents des Conseils Généraux à majorité de gauche veulent de nouveau « alerter l’opinion publique sur la situation financière dramatique des départements » comme le souligne Claudy Lebreton président de l’association des départements de France.

Il est vrai que les départements, dont les missions décentralisées s’accroissent à cause de la crise économique, ne reçoivent pas en rapport les dotations financières de l’État. Au RSA « socle » (qui remplace le RMI) pour les personnes sans travail, s’est ajouté le RSA « activité » qui fournit un complément financier aux salariés très modestes. Ce dernier est théoriquement financé par une contribution de 1,1% sur les revenus du capital. Mais nous savons que le capital rapporte moins en temps de crise et inversement, les bénéficiaires du revenu de solidarité active sont toujours plus nombreux. Il y a donc un déséquilibre de plusieurs centaines de millions pour l’Etat. Les départements qui financent le RSA socle en totalité sont devant la même situation, accroissement des bénéficiaires et baisse des rentrées d’argent (toujours la crise, immobilière avec la baisse de droits de mutation…).

Donc, si cette annonce n’est qu’une intention non suivie des actes, si c’est «  pour du beurre », pour faire peur, pour alerter uniquement, ce serait là un élément supplémentaire pour décrédibiliser et dévaloriser la parole politique. Étonnante rénovation du PS, à fond dans la politique spectacle.

En revanche, si ce choix est sincère, pourquoi choisir de pénaliser les plus faibles ?

Je trouve très surprenant de la part de socialistes de vouloir accabler financièrement des personnes qui essaient de s’en sortir, alors que la période nous oblige à aider les plus faibles.

Je trouve étonnante aussi l’absence de pistes concrètes d’économies. Je trouve affligeant de réclamer de l’argent à l’État ou un financement durable pour les collectivités locales en s’exonérant de toute participation aux efforts d’économies. C’est une pensée cloisonnée alors que c’est le système au global qui est à assainir. Les contribuables sont eux mis à contribution à chaque étage, nous ne pourrons pas financer indéfiniment les promesses de tous en plus des déficits. Il s’agit pour demain de réduire ces déficits puis la dette de toutes les collectivités.

Le berger a supprimé les clôtures et maintenant il désigne un appât innocent en criant au loup…

Dans la période d’austérité qui s’ouvre il nous faudra des conseillers généraux capables de discerner, loin des dogmes  du droite/gauche, lors des prochains arbitrages budgétaires, ce qui sera incontournable de ce qui sera accessoire à court terme.

Nous en reparlerons.

Philippe FINTONI

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Plus vite mais moins d’emplois.

caissiereLe « self scanning » prend de l’ampleur dans les magasins de grandes distribution, ce phénomène que je regardais du coin de l’œil me semble inquiétant et je pense que nous devons réagir. J’ai fréquenter hier pour la première fois un nouveau petit Décathlon dans une commune voisine et surprise, il n’y a que l’hôtesse d’accueil comme caissière mais on propose 6 postes d’auto-encaissement. C’est un choc, car en rupture avec nos habitudes de consommateurs. Donc, personne pour dire bonjour en entrant, personne ou peu pour un conseil dans les rayons, et encore moins pour dire au revoir et à bientôt, perturbant. Deuxième surprise de la journée, mon centre E.Leclerc annonce sur ces portes d’entrées, la promesse de gain de temps en utilisant les « self scanning ». J’ai débuté ma carrière chez un autre grand distributeur, l’enseigne qui a inventé le SBAM, Sourire, Bonjour, Au revoir, Merci. Il est vrai que le moment du passage en caisse est peu sympathique, il faut payer, l’attente est plus ou moins longue. Alors autant que la caissière (j’utilise le féminin car tout le monde constate que ce métier l’est essentiellement) soit souriante et accueillante pour que le client est un dernier bon souvenir de sa visite.

La promesse du « plus vite » au détriment des emplois.

Mais il se trouve que la plupart des enseignes de grandes diffusions et pas seulement alimentaires s’engouffrent dans ce système. Sous couvert de nous faire gagner du temps en caisse, on nous vend une innovation technique et on nous demande de faire la caissière…au détriment d’une  caissière, donc au détriment d’un peu d’emploi à chaque passage client. Si les distributeurs voulaient réellement réduire l’attente aux caisses, il y en aurait beaucoup plus d’ouvertes car tout réside dans la charge de travail en caisse en fonction des flux de fréquentation. Alors, service aux clients ou économie de frais de personnel ?

Je décide donc de boycotter ces caisses d’auto-paiement et je prendrai le temps de sourire et dire bonjour à une personne qui travaille. Je vous invite à suivre cette attitude.

Philippe FINTONI

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Footballeurs et traders, bouc émissaires.

kervielLes footballeurs et les traders deviennent les boucs émissaires des systèmes dans lesquels ils évoluent. Kerviel et Anelka ou d’autres joueurs sont utilisés comme boucs émissaires  parce qu’ils tombent dans l’excéssif à l’intérieur de pratiques déjà trés excessives, tout ça pour  sauver des systèmes lucratifs. Les « défaillances » de quelques uns dans la course à toujours plus d’argent et de gloire ne doit pas faire s’écrouler des systèmes voués à générer du fric. Il est donc logique de présenter ces faits divers comme étant étranger à leur environnement.

Le parallèle est également assez lisible dans le traitement des scandales par les dirigeants de la Société Générales et par les dirigeants de la FFF. Il y a des similitudes de contexte, des univers de « total business » avec l’abolition de limites financières,  et il y a des similitudes dans la décision de ces « grands patrons responsables » de se dédouaner des faits.

Kerviel fut présenté à l’époque des faits comme le seul fautif dans les pertes de sa banque. C’est la posture de l’entreprise pendant le procès en cours. Il bien évident que les responsabilités sont partagées et doivent être partagées à l’échelle des responsabilités hiérarchiques. Si les équipes dirigeantes et les « grands capitaines d’industries » s’octroient des rémunérations pharaoniques ainsi que les louanges de la réussite, il serait logique et légitime qu’ils soient tenus pour responsables en totalité lors des années mauvaises.

Or la pièce de monnaie est truquée, « pile je gagne, face tu perds ».

Kerviel, simple trader, responsable à son niveau, n’était qu’un simple salarié d’une organisation hiérarchisée avec des missions de gains maximum dans la finance casino. Pour sauver ce système, le pouvoir en place braque les projecteurs sur les seules dérives personnelles et se libère de ses responsabilités de patron d’équipe et de dirigeants. Ce discours de désinformation réussi sa percé jusque dans le tribunal. Le parquet a ainsi requis cinq ans d’emprisonnement dont quatre ans ferme contre Kerviel et le procureur Jean-Michel Aldebert d’appuyer sa demande en justifiant « Ses actes ont entraîné un traumatisme planétaire. C’est le système bancaire, par le crédit qu’il accorde, qui permet de produire des richesses et des emplois. Il faut cesser de faire porter le discrédit sur une banque qui a perdu près de 5 milliards d’euros. Il en va de l’ordre public et de l’ordre financier ».

Démesure des dérives, démesure des propos.

Même chose pour notre équipe de France désastreuse. Le conseil fédéral n’assume pas son soutien à  Domencech en 2008 aprés l’échec de l’Euro, Domenech n’assume pas ses choix de sélectionneur par rapport à Anelka & Co. Peu de démission. Alors maintenant J.P. Escalette est visé par Roselyne Bachelot. Le pouvoir politique ne pouvant s’échapper de ce spectacle miséreux en rajoute avec les réunions. Sarkozy, Fillon et Bachelot pour sauver le football français, est-ce aussi grave que la réforme des retraites ou les déficits et la dette ? Etre au coeur de l’actualité,  faire tomber quelques têtes, créer une commission d’enquête mais limitera-t-elle les salaires professionnels ? Orientera-t-elle des fonds vers les structures de formations des jeunes espoirs pour éviter d’en faire des « adultes millionaires immatures »…?

Il est à craindre que l’actualité passée, les dérives fondamentales persistent, que la démesure de l’argent fou pour une minorité soit protégé en sacrifiant quelques profiteurs et farfelus du système.

Philippe FINTONI

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