Rassemblement des écologistes, indépendant ou à gauche ?

Green Eyed Lady_Flickr-Uncle Phooey

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La semaine prochaine se déroulera à Nantes les journées d’été du rassemblement des écologistes également dénommées « l’écologie à l’épreuve du pouvoir ». Depuis deux élections, Europe Écologie est la troisième force politique du pays au nombre d’électeurs  ; ce parti oriente son message et se présente comme une troisième voie, une alternative au bipartisme et souhaite rassembler tous les écologistes.

Une alternative au bi-partisme ? Oui dans les discours, non dans les actes.

Ce sont, par exemple, les déclaration de Daniel Cohn Bendit lors du meeting du 8 mars 2010 à Strasbourg « Le député européen a répété qu’il voulait que les électeurs, en choisissant Europe Ecologie, « fassent bouger les lignes », « changent les vieilles logiques politiques » et « mettent fin à la bipolarisation de la scène politique ». Le 14 mars, explique-t-il, le bulletin de vote peut à la fois être « un vote d’opposition » à la politique de Nicolas Sarkozy et « un vote d’alternative » pour en « finir avec le statu quo » voulu par l’UMP comme le PS dans les régions. « Nous serons le contre- pouvoir que n’ont pas su devenir les autres » ; et aussi « Il faut en finir avec le bipartisme où rien ne change et renforcer ceux qui veulent le changement aujourd’hui dans les régions et demain, pour 2012 », insiste-t-il.

Des propos qui résonne positivement pour beaucoup de français et à tout sympathisant du Mouvement Démocrate. Sortir du bipartisme et du statu quo politique, faire bouger les lignes… que des propositions millésimées F.Bayrou_2007, coloriées en vert mais l’indépendance en moins.

Car dans le faits, Europe Écologie est le premier partenaire du Parti Socialiste depuis ses alliances aux régionales, j’ai déjà longuement évoqué l’inefficacité de cette stratégie en Pays de la Loire. Ici, l’écologie ou plutôt Europe Écologie est à l’épreuve du pouvoir, mis à l’épreuve par le pouvoir socialiste et force est de constater que l’écologie à gauche n’empêche pas le transfert de l’aéroport, ce gâchis financier, économique et écologique.

L’appropriation de ce discours maillé à une image positivement tendance (du sujet et des leaders) dans les médias a favorisé (entre autre) un transfert d’électorat du Modem vers Europe Écologie, sauf que le sympathisant engagé, le militant impliqué reste un citoyen voulant sortir de l’affrontement droite-gauche. Un article de Marianne l’explique très précisément et son titre ne permet pas d’équivoque (Edition du 15 au 21 mai 2010) :

L’adhérent à Europe Ecologie est un centriste ! L’électorat d’Europe Ecologie est connu. Il vit principalement en ville et est composé pour un bon tiers de cadres et de professions dites « intellectuelles ». Et le militant ? Il n’y en a pas ! se moquait-on, encore il y a peu, du côté des Verts. Mais ce nouvel « Homo ecologicus » existe. Le weed end dernier, il a débattu de l’avenir de la structure Europe Ecologie. Sociologiquement, il est proche de l’électeur type. Et politiquement ? Il a gouté à toutes les formations, mais en est revenu…Aujourd’hui, il est séduit par l’idée de  » faire de la politique autrement  » et, même s’il reconnait pencher du côté du PS plus que de l’UMP, il refuse le clivage droite-gauche jugé  » dépassé « . En 2007, il lui est arrivé de choisir un bulletin Bayrou. En somme, le nouvel adhérent d’Europe Ecologie est un centriste qui ne dit pas son nom. Duflot et Placé, le gardiens de l’ancrage à gauche, ont du soucis à se faire… Gérald Andrieu

Le rassemblement des écologistes mais à gauche exclusivement, seule alternative ?

A écouter Jean Vincent Placé, numéro 2 des Verts, invité en début de mois de  France Inter, les positions sont claires. Concernant le rassemblement de Nantes, il juge le travail sur le projet prioritaire à la convention de structuration. Selon lui, ce rassemblement  (des écologistes) sera gagnant s’ il y a une réduction des « égo » (l’ambiance est bonne) ainsi que le développement du collectif, il ne doit pas y avoir de « leader maximo » et tout doit se fonder sur le projet et la stratégie. Et quelle est cette stratégie politique ? Le journaliste lui demande s’il craint en l’avenir avec une Europe Écologie plus proche du centre et les Verts très à gauche ? Non, il n’imagine l’écologie et le rassemblement qu’à gauche. Il juge nécessaire un seul leader écologiste en 2012 pour obtenir le pouvoir et changer les choses. Et d’ajouter que l’unité du rassemblement des écologistes est essentielle, essentielle pour les écologistes et  aussi pour la gauche…car ils sont le pilier qui fait gagner.

A l’excellente question d’un auditeur  qui s’interroge sur la possible exclusion d’électeurs sensibles à l’écologie mais qui ne se reconnaissent pas dans la gauche, notre « rassembleur » J.V. Placé d’expliquer que l’écologie est fondamentalement une idée de gauche, à gauche,(sic ?) en argumentant que la droite à sacrifier les promesses du Grenelle de l’environnement aux exigences des grands groupes industriels. Pour lui, l’écologie est anti libéral et anti capitaliste. Notre facteur de Neuilly est prévenu, les autres aussi.

Quelle vision d’avenir,  développement durable ou décroissance ?

L’auditeur suivant rebondit sur cette réponse en demandant si en plaçant l’écologie à gauche et même à l’extrême gauche, cela veut dire que le mouvement unifié prônera la décroissance ? Ne lui restant que 45 secondes d’antenne, l’invité annonce habilement qu’il est pour la décroissance de l’automobile, du nucléaire et de l’agriculture industrielle…et que cette question sera débattu lors des prochaines conventions.

Que  décidera Corinne Lepage pour Cap 21 lors de se rassemblement nantais ?

Car ce rassemblement de tous les écologistes mais à gauche  avec peut-être une forte dose de décroissance, ce n’est pas tout à fait la vision et le projet de Corinne Lepage. Dans son discours de clôture de convention en mai dernier, même si elle accable encore  F. Bayrou comme unique fautif de son départ du Modem (ce que je regrette mais peut-être , y avait-il un présidentiable de trop ?) , elle reste fidèle au projet en lui même.

L’espoir qu’avait suscité le MODEM, lors de sa création en 2007, était double :
Permettre à tous ces militants de venir en politique pour essayer de changer la et le politique. Offrir aux Français un projet alternatif qui ne soit ni celui d’une droite néolibérale, ni celui d’un socialisme devenu conservateur. Mon but aujourd’hui n’est pas de me tourner vers le passé pour regretter ou me féliciter que CAP 21 ait été un parti cofondateur du MODEM. Le constat d’échec est là et doit être reconnu comme tel. Certains ont oublié les engagements communs de 2007, au profit d’une stratégie purement personnelle de conquête du pouvoir. Cela ne signifie pas que le double espoir de 2007 doive être abandonné : changer la politique ; offrir aux Français un véritable projet alternatif

Et d’ajouter pour les possibles fiançailles nantaises, avec un peu de lucidité :

Mais, la coopération est une chose. La fusion en est une autre. Indépendamment du fait que rien ne laisse supposer aujourd’hui que les Verts souhaitent réellement l’arrivée de cap 21 en tant que tel dans Europe Ecologie, deux inconnues doivent être levées : la place idéologique et politique des Verts au sein d’Europe Ecologie et l’autonomie d’Europe Ecologie à l’égard du parti socialiste. Tant que ces 2 inconnues subsistent, il n’est pas possible pour nous d’envisager plus qu’une coopération sur le fond des sujets dans le cadre des coopératives régionales lancées par Daniel Cohn-Bendit. Nous jouerons pleinement le jeu de ces discussions de fond avec nos amis d’Europe Ecologie dans le cas des coopératives régionales comme nous avons du reste commencé à le faire. Le débat est ouvert mais la balle n’est seulement pas dans notre camp.

Il me semble, en effet,  qu’il sera difficile pour CAP 21 de bousculer les Verts dogmatiques  d’extrême gauche et j’imagine mal comment, en devenant un courant des écologistes – à gauche uniquement – lui même sous produits de la gauche tenu par le PS, changer la et le politique ?  Et puis le choix programatique  à venir, (décroissance et à quelle dose ?), posera problème à la lecture de ces propos.

La croissance du 20ème siècle est intenable, la décroissance comme une abstinence forcée est ingérable. Et je le dis humblement, ce n’est pas seul que nous inventerons ce nouveaux modèles car il ne peut vivre que s’il est construit démocratiquement compris et porté par tous.

Comment, dans ces conditions, construire un alternative et une alternance avec une partie des écologistes qui refusent de s’ouvrir hors de la gauche, qui chérissent encore les souvenirs communistes, qui refusent le scrutin proportionnel proposé par CAP21 (et le Modem) sous prétexte d’ouvrir la voie au FN, qui rejettent toute idées de réindustrialisation du pays sous couvert d’économie malthusienne, comment concilier dans la pratique (car c’est aisé dans un discours)  le « développement soutenable » de C.Lepage et décroissance des Verts radicaux ?

Je m’interroge à la lecture du programme (très riche) de ce rassemblement sur le sens du projet  définitif quand un atelier s’intitule : »Transformation écologique des entreprises : quelles performances et quelles gouvernances ? » et un autre atelier à comme sujet : « L’industrie des déchets n’a pas d’avenir. » Et quelle discours aura Corinne Lepage invitée des plénières : quels partenaires pour quel projet ? ou Croissance Verte ou décroissance ? qui nous allèche avec ce préambule un peu orienté…

« A droite comme à gauche, parfois même au sein de l’écologie politique, le retour de la « croissance », désormais qualifiée de « verte », est l’axiome fondamental d’une sortie de la « crise ». La réalité écologique et géologique ne nous indique-t-elle pas, au contraire, que la décroissance est inéluctable, et qu’il vaut mieux s’y préparer politiquement : choisir plutôt que subir.

Cette question de l’union des écologistes a été posé en juin par un ancien secrétaire national des Verts, Jean Luc Benhamias, lors du Forum des Etats généraux du renouveau, et je partage son scepticisme et son analyse d’opter pour des actions communes en fonction des sujets sans besoin de rassemblement, sans dogme et sectarisme :

«Jamais l’ensemble des groupes écolos ne se rassembleront ! ». Pourquoi ? Parce qu’il y a en leur sein des divergences de fond: certains s’opposent aux lignes à grande vitesse (tout en étant contre l’aérien), d’autres sont contre l’éolien… « Il y a des conservateurs partout! ». D’autres encore seraient prêts à enjamber la démocratie pour imposer des décisions au nom de l’urgence environnementale…

L’écologie peut-elle être, seule, une politique d’avenir ?

L’écologie politique, c’est maintenant le refrain entonné par Cécile Duflot et les Verts. Petit rappel théorique, l’écologie politique c’est permettre la prise en compte des intérêts environnementaux dans les décisions politiques en diffusant les pratiques scientifiques issues de l’étude des relations des êtres vivants avec leur milieu. C’est important, c’est en bonne voie et c’est tant mieux mais cela ne peut, à mon sens, devenir une politique, une finalité, une centralité de projet. C’est un élément incontournable d’un projet, sans aucun doute, (et cela grâce  aux actions passées des écologistes)  mais cela reste  un moyen au service d’une vision nouvelle qui n’est pas la décroissance mais une nouvelle façon d’aborder et d’alimenter la croissance. Attention à la bascule d’une société d’hyperconsommation à une société  décroissante d’échanges restreints ; passer d’un extrême à l’autre n’est jamais bon. De plus, quand on à beaucoup, il est aisé de décréter qu’il faut se priver de telle ou telle chose mais ceux qui ont peu, aspirent toujours à plus et mieux.

Nous, démocrates,  refusons cette idée selon laquelle il faudrait donner raison à la nature seulement et l’opposer au développement humain. Pour nous démocrates, porteurs du projet humaniste, nous y intégrons pleinement les composantes du développement durable, l’économique, le social et l’écologique, c’est une écologie positive. Nous mettons le développement humain comme finalité de projet et nous plaçons l’homme au centre de chaque question de société. L’homme est partie prenante de la nature, il ne peut vivre hors d’elle ni sans elle, la protection de notre environnement naturel est donc un moyen incontournable de toute politique mais un moyen. Avec des actions comme le développement ambitieux des énergies renouvelables, les efforts de recherches dans ce sens, l’élévation progressive des normes techniques d’efficience énergétique et de performance environnementale, (notamment dans le bâtiment ou le transport), une fiscalité réorientée pour susciter chez chaque acteur des comportements plus éco-responsables.

Quel grand rassemblement alors et pourquoi ?

Comme le dit Jean François Kahn, un grand rassemblement pour une alternance ET une alternative.

Un grand rassemblement à la base, oui. Le plus large possible, oui, et fédérant effectivement tous ceux qui aspirent à l’élaboration pluraliste d’un autre modèle de société que celui que nous impose la logique néocapitaliste, sans pour autant se réapproprier l’ancien modèle pan étatique qui a tragiquement échoué. Ceux qui excluent de telles convergences sont, en réalité, les partisans du statu quo au sein duquel ils ne souhaitent que conforter leur statut : surtout ne pas prendre le risque d’être bousculé par un changement effectif.

Notre attitude politique de démocrates, de « centristes »  se considère comme compatible, en termes de réflexion partagée, avec les autres grands courants du champ républicain et démocratique français sans se faire enfermer dans cette « dictature » du gauche-droite. Nous sommes indépendants (et pas les seuls) et ouverts pour construire cette alternative tend attendue mais chacun avec ses spécificités et ses spécialités ; dans une démocratie pluraliste. Construire une alternative, non pour repartir en arrière, ou à droite ou à gauche mais pour aller de l’avant.

Philippe FINTONI

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Ben l’oncle soul à St Brévin.

Hier, nous était proposé (dans le cadre des animations estivales « La Déferlante« ) Ben l’oncle soul en concert gratuit. Ce fut une soirée réussie, cet artiste et ses musiciens savent rapidement créer une ambiance chaude de concert. Un vrai bon moment convivial de deux heures de bonne musique, une complicité « naturelle » avec le public, une implication totale de l’artiste et du groupe et l’on sentait qu’ils prenaient  tous du plaisir à nous faire plaisir.

Ben l'oncle Soul à Saint Brévin

Ben l'oncle Soul à Saint Brévin

Hasard, dans l’après midi, nous avions croisé sa route. J’avais promis depuis des semaines à mon fils et à ses copains de les emmener faire de la rosalie. C’est une voiture à pédale, c’est marrant (pour les enfants) et très fatiguant pour les parents (ça pèse une tonne et pas de vitesse au pédalier…). Bref, au bout de 300 mètres nous rattrapions (on a des cuisses de coureurs…) une autre rosalie, les enfants voulaient la doubler, le conducteur du véhicule précédent nous avertit qu’on ne pourrait pas le doubler et que la course serait sévère et un puis un déclic, « mais c’est Ben !? Ben l’oncle Soul du concert de ce soir, une photo c’est possible ? Bien sur les gars » Et voilà un jeune homme très sympa, qui ne se la joue pas grande star malgré son succès récent, pourvu que ça dure.

Ben l'oncle Soul en rosalie à Saint Brévin

Ben l'oncle Soul en rosalie à Saint Brévin

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La BarrosOGM.

jl-benhamias_modemJean Luc Benhamias a réagi vivement au coup de force de la commission européenne emmenée par Manuel Barroso.

« M. Barroso nous avait habitué à de multiples détours sur la question des organismes génétiquement modifiés mais là ! 4 jours avant de partir en vacances et de fermer boutique, la Commission européenne s’offre un dernier tour de piste sur les OGM : Celui de trop ! Devant l’immensité des intérêts financiers de quelques uns, la Commission vient d’autoriser 6 cultures sans intérêt pour l’environnement en l’absence, dit-on, d’accord du Conseil européen ! Je crois rêver ! [] On se serait bien passé d’une telle grossièreté. La question n’est pas seulement symbolique, elle est stratégique. À force d’ouvrir des fenêtres, c’est la maison agricole européenne qui risque l’ensevelissement.

Le Parlement européen peut et doit y revenir !

Car ce dont il s’agit ici, n’est ni plus ni moins, la question du modèle agricole que nous souhaitons construire. La mise sous tutelle des paysans du monde entier était en marche, nous le savions. Et en cela l’Europe, résiste ou plutôt résistait bon gré mal gré. Mais de la raison, il ne reste pas grand chose. De manière les plus insidieuses qui soit, on en fait sauter les verrous les uns après les autres. La Commission nous indique pour sa part qu’il s’agissait de sortir de l’impasse. J’ai, en ce qui me concerne, l’étrange impression que nous y allons tout droit ! »

Dans le même temps, nous apprenons que Bruno Lemaire, ministre de l’agriculture vient d’autoriser l’inscription au catalogue des plantes cultivables, deux variétés de maïs (OGM T25). On n’est plus à cela prés, certains souhaitent même relancer les farines animales,  tout le monde n’est pas fou !

Alors dans ce débat pour ou contre les OGM, voilà ce que j’ai retenu et qui m’a convaincu de m’opposer pour l’instant.

  • L’utilisation de plantes génétiquement modifiées (PGM) est utile en médecine et en recherche mais pas comme finalité pour la culture et la consommation, car,
  • Il y a encore des carences dans les évaluations, peu de retour d’expériences, des délais de tests trop courts pour des plantes qui contiennent toutes un pesticide après la modification de leur patrimoine génétique,
  • donc des risques en cas de dissémination et des risques sur la bio-diversité déjà touchée par la monoculture intensive,
  • de plus, l’opacité des tests souvent réalisés par des laboratoires désignés par l’industriel semancier, il y a là un conflit d’intérêt évident,

Cette antinomie entre le temps long de la science et le temps très court des profits explique la pression des lobbys sur les décideurs.

Il est encore temps d’infléchir ces décisions et une pétition européenne attend votre signature, ici.

Philippe FINTONI

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Veni, vidi, « Vinci ».

Les 2 pistes du Montreal International Airport- caribb_Flickr

Les 2 pistes du Montreal International Airport- caribb_Flickr

C’est donc Vinci qui est retenu par Jean Louis Borloo, ministre de l’environnement et du développement durable, comme concessionnaire  pour une durée de 55 ans du futur grand aéroport de l’ouest. C’est une nouvelle victoire pour ce « triumvirat » des politiques favorable au projet que sont l’Etat UMP, les collectivités territoriales PS et l’oligopole de la CCI et du BTP. Mais la guerre est-elle gagnée pour autant ?

L’impôt de la plèbe au secours des consuls, gouverneurs et autres praticiens.

Ainsi, Vinci première entreprise de BTP au monde et ses partenaires ( ETPO et la CCI de Nantes-St Nazaire) font une belle affaire, une affaire rare je pense, dans le monde des affaires. Car cette concession garantie à l’exploitant un soutien financier des collectivités locales en cas de déficit. J’allais dire belle négociation mais ce n’est même pas une négociation. Pour ceux qui pratique le monde de la négociation, de la grande distribution par exemple, il n’est pas rare de se voir demander une compensation de marge en cas de concurrence des prix sur vos produits et donc de dégradation du compte d’exploitation. C ‘est à dire que le distributeur demande au fournisseur d’assumer financièrement ses risques de commerçant, ce qui est bien évidemment et heureusement interdit par la loi. Eh bien pour notre futur aéroport, le contribuable assumera financièrement les risques pour le concessionnaire, est-ce bien légal ? C’est en tout moralement malhonnête vis à vis des contribuable utilisés comme bouclier financier.

Nous serons déjà sollicité à travers les 115 millions d’euros apportés par les collectivités locales. On parle d’une délégation de service public lors de la signature de l’accord de financement, ce point est à creuser. Mais comment justifier, pour le département, ces investissements supplémentaires quand on annonce ne pas subvenir aux charges actuelles ?

Comme César face au Sénat romain, cet actuel « veni, vidi, vinci » est un camouflet à la démocratie. Alors,  Alea jacta est ?

Devant l’entente parfaite sur ce dossier de l’UMP et des ténors du PS, le sort en est-il vraiment jeté ? Nous voyons bien que la stratégie d’alliance d’Europe Ecologie avec le PS ne lui permet pas en région de bloquer ce dossier, c’est inefficace.

Il faut donc que la plèbe trouve une autre solution pour arrêter le projet de transfert, s’unir avant d’agir.

Philippe FINTONI

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au moins des regards…

Partie de photo_lieu de mémoire

Partie de photo_lieu de mémoire

Je prends régulièrement le métro parisien et en ma qualité de provincial, je suis toujours étonné de l’indifférence générale. Cette semaine lors d’un trajet, est montée, comme tant d’autres à la station Saint Lazare, une jeune femme avec des écouteurs dans les oreilles,  mais cette jeune femme pleurait. Elle pleurait d’un chagrin trop fort, de ceux dont on ne peut retenir les larmes et à peine les sanglots. Elle pleurait dans ce coin du wagon et pendant plus de 10 stations, son tourment a créer de l’émotion. Ses pleurs retenus et sa dignité ont peu à peu capté et touché les passagers et chacun, à travers des regards pleins d’humanité, lui témoignait du soutien, du réconfort. Ces simples regards elle ne les fuyait pas.

Ce sont des petits moments de vie qui montrent  que le lien social n’est pas tout à fait casser et qu’il faut encore espérer  « bien vivre ensemble » dans notre société.

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A bientôt à Saint Nazaire…

sarkozy_chantier1Hier, Saint Nazaire et l’estuaire de la Loire étaient chanceux, non que le temps fut beau et chaud, mais parce que nous avions la venue du président de la République. On se sent plus concerné quand c’est prés de chez soi, j’aurais pu aller sur place mais j’avais du bricolage en cours, c’est vrai j’aurais pu m’organiser. D’autant qu’il était facile de prévoir un retour aux chantiers de l’Atlantique (personne ici ne dit STX  et puis cela a quand même plus de majesté) car Nicolas Sarkozy ne pouvait pas se permettre un nouveau Gandrange. Il a donc repris le costume tant décrié en 2007 du Jacques Chirac  VRP de la France. C’est de bonne guerre et ça marche, un ami m’a dit ce matin : » t’as vu Sarkozy quand il vient c’est pas pour rien ».

Oui comme tout le monde je me félicité de l’annonce des contrats de construction qui donnent de l’oxygène à la région. Mais le paquebot de croisière est une confirmation de commande très largement médiatisée lors de la campagne des régionales, et les navires militaires seront construits ici car les DCN sont fermées, merci Brest.

Sinon, il vous faut noter que le chef de l’Etat en à profiter pour annoncer le changement du portique pour 2012 avec des chiffres qui font réver. On passe de 750 tonnes à 1200 tonnes et un investissement de 25 à 30 millions d’euros. Merci qui ? Oui, on se demande ce que font les responsables de l’entreprise dans la gestion de l’outil de production. Il ne peut pas tout faire non plus, Nicolas.

chantier-de-latlantique Il aurait pu (et c’est peut-être fait) conseiller au responsable sécurité des chantiers de commander des casques de sécurité, car c’était pas « safety » la visite, les gars. Ou alors existe un loi des probabilités qui prouve  que  » Si vous avez un costume sur un chantier, rien ne vous tombera sur la tête ». J’ai  aussi cherché sur la photo un copain et puis je me suis souvenu qu’il mesure 1,92 m, suis-je bête ? Bon, un portique plus puissant c’est bien mais il aurait pu évoquer le choix de nouvelles caisses à outils ergonomiques, roulantes et tout et tout pour diminuer la pénibilité des ouvriers. Ou des ascenceurs partout à la place des escaliers et des échaffaudages, parce que ça casse les genoux de monter et descendre toute la journée, mon père qui était soudeur-monteur…il a mal aux genoux maintenant mais qu’il ne se plaigne pas, il est déjà en retraite à taux plein.  Retraite, pénibilité, des sujets qui n’ont pas été évoqués hier, au grand regret des syndicats.

Pas d’annonce de politique industrielle à long terme.

Au lieu de venir annoncer des commandes négociées par d’autres, il aurait surtout du lancer un véritable plan de reconversion industriel car un jour, faute de commande de navire, pas de visite miracle du président et tout le monde sera sur la paille. Un vrai plan de reconversion, de  formation des équipes pour construire, par exemple, des éoliennes et alimenter les prochains champs offshore . N’est-ce pas l’utilité du grand emprunt de servir l’avenir ?

Bon maintenant mon pronostique, je dis que le président de la République reviendra à Saint Nazaire (pour Gandrange j’hésite) au printemps 2012 pour confirmer la commande du (ou plus) navire militaire français en 2018 (ou avant) et qu’il à du pousser les gars des chantiers pour que le portique de 1200 tonnes soit terminé pour une inauguration avant mai 2012.

Philippe FINTONI

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Des publications généreuses et courageuses.

logo_mediapartJe terminais il y a quelques jours un billet sur la situation politique du pays en citant Victor Hugo et en remerciant pour leurs investigations Médiapart, Marianne, Le Point et les autres.

[Cependant, grâce à plusieurs publications généreuses et courageuses, les faits commencent à percer.] V. H.

La riposte de l’UMP arrive, un tir de barrage verbal disproportionné et le mot « fasciste » lancé contre une presse indépendante.

http://www.dailymotion.com/video/xdz6x2

Ces publications courageuses méritent soutien, c’est pourquoi je m’abonne à Médiapart.

Philippe FINTONI

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