Le capitalisme se moralise-t-il ?

Refonder le capitalisme, le moraliser, des mesures et des régulations fortes seront prises, telles étaient et telles sont les annonces d’avant, pendant et d’après le G20. Les tenants de l’économie mondiales, des grandes firmes et entreprises ont-ils tous entendu et compris la situation de la société et les messages de nos politiques ?

Deux exemples (parmi tant d’autres…) montrent qu’il n’en est rien, deux cas d’entreprises qui ont entendu certainement ces recommandations mais voyez vous, la force de l’habitude, l’exigence des objectifs financiers sont plus forts.

figarosmall

« Bic monte en Bourse après l’annonce de 600 suppressions de postes(LSA newsletter-26 avril 2009)

Le titre du groupe progressait mercredi matin à la Boursede Paris, le marché saluant l’annonce d’un plan de réduction des coûts via la suppression de 600 emplois dans le monde, essentiellement aux Etats-Unis et dans le sud de l’Europe. A 12H03, l’action prenait 1,63% à 39,94 euros dans un marché en hausse de 0,52%. « Afin de s’adapter au ralentissement de ses marchés », le groupe Bic a indiqué qu’il mettait en place un plan de réduction des coûts, visant à générer dès 2010, et pleinement à partir de 2011, environ 30 millions d’euros d’économies annuelles. »

·                               »   Eolien. Vestas va supprimer 1900 emplois. (Le Figaro- 29 avril 2009)1900. C’est le nombre de suppressions d’emplois que le groupe s’apprête à effectuer. Dans un communiqué, la direction de Vestas explique cette mesure par des «surcapacités structurelles significatives» dans les pays nord-européens, qui ont jusqu’à présent produit des éoliennes pour le marché américain. Le groupe estime que le marché européen ne pourra pas absorber les grandes capacités de production, particulièrement au Danemark et en Grande-Bretagne.

Le numéro un mondial du secteur a également annoncé un bénéfice net au premier trimestre en hausse de 70% à 56 millions d’euros. Ce chiffre est supérieur aux attentes du marché. Le bénéfice opérationnel ressort à 76 millions d’euros, contre 34 millions un an plus tôt. Les ventes ont progressé de 59% à 1,11 milliard, contre 900 millions attendus par le marché. Le groupe maintient ses prévisions pour 2009 d’un chiffre d’affaires à 7,2 milliards d’euros et d’une marge opérationnelle comprise entre 11 et 13%. Vestas va poursuivre l’extension de sa production en Chine et aux Etats-Unis.

A travers ceux deux exemples, 6 mois après le début de la crise financière, les décisions majeures des grands groupes sont toujours liées :

  • A la pression des objectifs et ratios financiers qui sont déconnectés des réalités économiques.
  • A la pression du court terme, le plus de profit dans le temps le plus court. Le cas de Vestas, spécialiste d’une énergie verte, acteur économique d’avenir qui ne pense pas long terme est éloquent, inquiétant.
  • A la pression du marché et de la Bourse, des actionnaires et des spéculateurs qui pourraient sanctionner le titre.
  • A la logique intellectuelle qui décide comme seule variable d’ajustement aux aléas du marché de réduire le nombre d’employé et pas les dividendes.

Notre combat pour une société humaniste n’en est que plus urgent, derrière les grands et beau discours, la machine inégalitaire, du toujours plus de profit pour certains, continue sont travail…avec moins d’employé.

Philippe FINTONI

Publié dans Economie, Humanisme, L'actualité, brèves réactions... | Marqué avec , | Laisser un commentaire

Lus et appréciés,

Bonjour,

Vous aimez lire ? J’aime lire. Mes choix  sont dictés par l’actualité littéraire et par mon état d’esprit du moment. J’ai toujours plusieurs livres à porté de mains (c’est presque un besoin) et j’aime pouvoir choisir ma prochaine lecture dans cette petite bibliothèque d’attente, une réserve à lire. Mon approche est hétéroclite mais avec une prédominance de romans, de thrillers et policiers, d’anticipations et de SF.

paul austerVoici les livres lus au mois de mars et que j’ai aimé, apprécié. Commençons par le dernier Paul Auster, « Seul dans le noir » (chez Actes Sud). Un livre acheté les yeux fermés, car ceux qui ont lu les précédents ouvrages de l’écrivain savent qu’ils ne seront pas déçus. C’est encore un mélange d’histoires humaines, de relations humaines en prise avec le quotidien et ses réalités avec cette fois une part de science fiction dans l’histoire. Le tout pour une approche encore nouvelle de l’écriture et de la structure d’un roman, d’une histoire.

En attente dans ma bibliothèque depuis quelques mois, le numéro II des « petit précis de mondialisation » d’Erik Orsenna, l’avenir de l’eau (Fayard). Un balayage presque exhaustif de la situation de l’eau dans le monde. Comme pour son « voyage au pays du coton », nous sommes transporté sur tous les continents pour y découvrir l’histoire, les réalités et les relations souvent difficiles des habitants avec cette ressource. Très instructif, facile à lire et à comprendre avec en plus des solutions envisagées. Pour ne pas rester sur sa soif, le site de l’auteur.

Madeleine, femme seule attend l’amour ou en tout cas la fin de la solitude. La rencontre avec lui et puis la suite. Beaucoup d’humour, de justesse, des fois un peu cru mais des sentiments de la vie. Madeleine d’ Amanda Sthers chez Stock.

Avec le Paul Auster, mon préféré du mois car c’est un roman d’anticipation extrèmement proche de nous. L’action se déroule en France et peut-être dans seulement quelques années. « La minute prescrite pour l’assaut » de Jérome Leroy (Mille et une nuits) mélange dans cette proximité de temps et d’espace, la situation économique et morale du pays, les partis politiques et leurs valeurs (les bayrouistes sont républicains…et résistent dans ce pays sous gouvernement Dati 2…), les réactions grégaires des groupes dans un monde qui n’a pas su ou pu enrayer les dérèglements actuels. Un roman trés contemporain avec ce qu’il faut de référence littéraire, musicale, informatique et politique, indispensable pour les bloggeurs.

Bonnes lectures et à vous lire pour partager vos avis et vos conseils,

Philippe Fintoni

Publié dans Conseils de lectures, Humanisme | Marqué avec , , | Laisser un commentaire

Loi « Création et Internet », un hors sujet.

Avec la loi « création & internet », le gouvernement montre son absence totale de prise avec la réalité des nouveaux comportements. La relation des français à l’informatique et surtout à internet a profondément évolué. Le net est encore un univers libre, ouvert, démocratique (espérons encore longtemps) et son principe originel est le partage libre et gratuit.

Dans un monde globalisé et ouvert, internet est l’outil de communication qui permet d’échanger librement et gratuitement avec mes amis du monde entier.

Refuser cet état de fait c’est refuser l’avenir, refuser le changement.

Il est vrai que les enjeux économiques sont importants mais ignorer ces nouveaux comportements est une erreur.

les achats en ligneAujourd’hui, la part des achats via internet s’est accrue de considérablement, un français sur deux achète au moins une fois par an sur internet et prés de 70 % des internautes utilisent ce vecteur pour consommer des produits « physiques ». En revanche, pourquoi dépenser de l’argent pour obtenir un produit techniquement accessible (musiques, films sur des formats compressés) ? C’est la question à laquelle ont répondu de nombreux internautes qui tous les jours téléchargent plus de 450 000 chansons et films. Entre un film gratuit sur internet et ce quasiment même produit (hors jacket, boitier, bonus, résolution…) à 25€ ; la décision est assez rapide en faveur du net dans un contexte économique difficile, dans un univers commercial ou la valeur réelle d’un produit est floue et ne reflète la valeur du bien que pour 20 % des consommateurs. (À ce titre voir la très complète étude du Credoc). En outre le nouveau principe économique imposé par la globalisation est que celui qui produit ou vend le moins cher est celui qui fait le prix référence du marché…

Internet est ancré dans le quotidien des français et avec lui les changements de comportements d’achats, de relation aux autres, d’échanges avec les autres, de rapport à l’information et aux médias classiques.

L’erreur aura donc été de refuser le principe de la licence globale (une rétribution, une redevance forfaitaire redistribuée aux ayant droits proportionnellement au nombre de téléchargement des œuvres).

licence_globale

La loi en discussion actuellement et son bras armé l’Hadopi font courir un risque sur la liberté et la démocratie sur internet.

Un des militants pour ces libertés sur Internet est Richard Stallman, l’initiateur du mouvement des logiciels libres, qui a déclaré « La vie privée est tout bonnement abolie lorsque les gouvernem

ents surveillent ceux à qui vous

parlez, où vous allez et ce que vous lisez ».

error_message

Nous devons tous lutter contre cette loi régressive dont la riposte graduée s’avérera inefficace, inapplicable et dangereuse.

Philippe FINTONI

Publié dans Démocratie, Pluralisme, Politique Contemporaine | Marqué avec , , , , , | Laisser un commentaire

la dictature du court terme.

court-terme

Dans notre société de l’immédiateté, la dictature du court terme est partout. Et naturellement nous tous citoyens, demandons plus de droits que de devoirs, demandons des réponses rapides. Il est temps de sortir de cet engrenage à l’époque médiatique du « développement durable ».

  • Nos hommes politiques, avides de réélections s’empressent de nous promettre nos envies même hors périodes électorales car les sondages veillent.

  • L’information n’échappe pas à ce phénomène, le scoop qui toutes les heures remplace le précédent fait divers, la course des différents médias pour alimenter la machine. Nous sommes aujourd’hui incapables de maitriser la vitesse de l’information.

  • Dans le domaine économique aussi ce phénomène existe, et couplé à la recherche de « toujours plus » (plus de rentabilité, plus de cash, plus profit…) provoque les comportements et les conséquences que l’on sait. Depuis longtemps, l’économie dite « réelle » calque ses logiques sur l’économie financière, toujours plus de profit et plus vite. Les dirigeants des entreprises (cotées ou sous actionnariats type fonds d’investissements…) sont soumis et se soumettent à l’indiscutable loi des résultats financiers qui devront être en ligne avec les objectifs financiers logiquement ambitieux. Chaque trimestre et puis en fin d’exercice seront annoncés les précieux ratios économiques garants de la vitalité de l’entreprise dont bizarrement le plus attendu sera la valeur du dividende. Le chef d’entreprise ayant ses bonus en partie sur le profit sera amené à prendre des décisions court termistes pour garantir et/ou améliorer sa profitabilité, et donc réduira les investissements pérennes pour l’entreprise et ajustera la première variable, la masse salariale. Le court terme du bonus prend le pas sur les stratégies intelligentes à long terme. Ces décisions qui valorisent tout de suite les actifs de l’entreprise satisferont le « marché », l’action montera car tout actionnaire aujourd’hui attend de son portefeuille des dividendes importants et rapides. Donc pour arriver à toujours plus et plus vite, une logique de « la fin justifie les moyens » s’applique…

Pour appréhender et penser notre avenir, pour penser réellement le développement soutenable, pour se projeter dans l’avenir, nous devons changer d’échelle de réflexions. Nous devons lever la tête, nous ouvrir à notre environnement pour voir plus loin et plus large, nous devons changer de temps et d’espace, penser nos vies, notre environnement, nos entreprises sur le long terme, c’est facile… pensons à nos enfants !

Philippe FINTONI

Publié dans Economie, Environnement, Penser global, Politique Contemporaine | Marqué avec , , , | Laisser un commentaire

C’est la saison des budgets communaux et cette année comme dans de nombreuses communes (c’est l’ argument simpliste,  facile : regardez, les autres aussi…) les taux d’impositions décidés par la municipalité vont croitre.

L’association « Ouverture démocrate pour les Brévinois » dont je suis l’actuel président demandait un débat public et face au mutisme de la mairie, une pétition fut lancée.

Jeudi 26 mars, se tenait le conseil municipal avec à l’ordre du jour le vote du budget primitif 2009. Pas de surprise dans dans le résultat mais quelques réflexions sur cette « mauvaise pièce de théatre politique » (dixit un élu) jouée avec des nombreux absents :

–  dans la majorité large et diverses (des personnalités et des caractères), pas une réserve avancée. Toute la nouvelle équipe endosse maintenant l’héritage des gestions précédentes.

– Une opposition (PS) peu pugnace et accrocheuse malgré quelques bonnes questions mais sans forces ; et d’autres interventions tenant plus du ressentis que des faits, chiffres et de la comptabilité !!!

Et puis la petite surprise (quand même !) lors du vote des taux, l’opposition s’est abstenue, pourquoi, alors qu’elle a voté contre les budgets ?

Hésitations, erreur, l’opposition n’aurait elle pas d’avis sur ce point ?

Quelle interprétation donner en politique au choix de l’abstention ?

A suivre,

Philippe FINTONI

Publié dans A St Brévin, Pratiques politiques | Marqué avec , | Laisser un commentaire

« Penser global et agir local « 

L’action locale se situe dans le cadre d’une pensée globale.

« Penser global, agir local », cette maxime largement diffusée est peu mise en application par les responsables politiques actuels.Ces derniers sont sensés, pour chaque décision prise, anticiper l’avenir malgré toutes les incertitudes existantes ; cela nécessite avant tout d’avoir un projet cohérent, une vision d’avenir pour le territoire, d’en décliner des objectifs lisibles pour les habitants, des stratégies simples ainsi que des plans d’actions.

Nous demandons à nos représentants élus de se tromper le moins possible, et pour y arriver nos responsables politiques peuvent et doivent amalgamer des études, de la prospective, s’appuyer sur des groupes de citoyens divers et d’expériences multiples.

Un responsable politique ne peut pas tout savoir, ne peut pas tout contrôler, c’est illusoire. L’erreur est humaine, l’accepter publiquement est rare en politique.

Donc, Pour appréhender et comprendre au mieux les interconnexions du monde actuel, de nos territoires, l’élu doit s’entourer d’une équipe compétente et volontaire, s’entourer de tous les réseaux possibles (associations, groupes de réflexions, utilisateurs…), sa pensée systémique l’aidera à réfléchir et décider en cohérence.

d-durable-1

En premier, la prise d’informations, la réflexion d’actions locales qui s’intègrent dans la pensée globale (le développement soutenable pour l’humain, l’environnement et l’économie) puis exposer ces recommandations aux citoyens (pour une vraie démocratie délibérative) dans un débat argumenté qui enfin débouchera sur des décisions communes, acceptées et supportées par une large majorité d’habitant.

Des focus sur ces divers sujets suivront…

Philippe FINTONI

Publié dans Pluralisme, Politique Contemporaine | Marqué avec | Laisser un commentaire