Je trouve bien triste et très dommageable pour tous l’épisode des tractations entre le PS et EELV pour négocier entre eux des places de députés.
La méthode, les rebondissements, les salto arrières, roulades, et autres rhétoriques verbales ne font pas illusions et l’électeur lambda assiste à un piètre moment politique ; c’est donc très dommageable pour la politique dans son ensemble, cela n’améliore pas l’image déjà très négative de la fonction.
Un bloggeur écolo démocrate résume assez bien le fond, peu importe les idées pourvu que l’on ait la place. En tout cas du point de vue de Cécile Duflot.
Dommageable et triste aussi car un courant nouveau en France s’avançait à côté du Modem pour faire de la politique autrement et nous n’étions pas trop de deux mouvements pour bousculer et changer le système bipolaire en place, pour changer un mode de scrutin injuste et inéquitable, pas renouveler les visages…mais les représentants du « peuple de l’écologie » façons JV Placé viennent de choisir un chemin à l’ancienne.
Je pointais déjà ce risque il y a deux ans dans ces billets : rassemblements de écologistes, indépendants ou à gauche ? et Europe Ecologie, le choix de couper le cordon avec le PS.
Maintenant qu’EELV renie son programme anti-nucléaire, renie son engagement à renouveler la pratique politique dont l’anti-cumul de mandat, que reste-t-il comme crédibilité à Eva Joly dans cette campagne présidentielle ?
N’oublions pas qu’elle doit sa victoire sur Nicolas Hulot lors de la primaire de ce parti à un discours intégriste radical, en particulier sur le non au nucléaire, position réitérée la semaine dernière lors des négociations avec le PS. Elle qui a prouvé son intégrité professionnelle, qui a du caractère, va-t-elle poursuivre sa route vers l’Élysée ?
Car on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, des circonscriptions négociées avec le PS et un candidat écologiste de gauche à la présidentielle. EELV a négocié un groupe à l’assemblée avec une candidate déjà désignée, erreur.
La semaine de retrait médiatique post cacophonie fut peut-être utilisée par Eva Joly comme un moment méditatif sur la suite de son parcours politique avec maintenant deux options :
- Soit elle reste dans la course présidentielle et doit se triturer les méninges pour trouver un positionnement encore crédible à gauche, pour elle et EELV et éviter un score désastreux.
- Soit elle ne cautionne pas les reniements de son programme pour des circonscriptions, et conserve sa liberté, sa crédibilité par un renoncement à l’élection présidentielle.
C’est en ce sens qu’Eva Joly peut encore se retirer la tête haute.