Toujours placés, jamais gagnants. Railler ainsi les centristes procure une intense jubilation à tous ceux que rassure le simplisme binaire du droite-gauche.
Pourtant, depuis deux siècles, cela n’a jamais découragé ces entêtés du gouverner au mieux. De Mirabeau à Jules Ferry, de Marc Sangnier à Jean Lecanuet, de François Guizot à Raymond Barre, leur ambition commune, ici racontée par Jean-Pierre Rioux, a été de faire progresser la démocratie et l’État de droit. En préférant le contrat au fracas, le rassemblement à l’exclusion, la reconstruction à la table rase et, surtout, les valeurs aux idéologies.
À cette obsession du « bon gouvernement », Jean-Pierre Rioux donne à la fois sa profondeur historique et sa pertinence actuelle. Souvenons-nous que, le 22 avril 2007, 7 millions de citoyens ont voté pour François Bayrou au premier tour de l’élection présidentielle. Qui peut douter qu’en 2012, ces avocats inlassables de la réconciliation, de la liberté, de l’équité et de la solidarité sauront se faire entendre ?
C’est quelques lignes sont issues de la quatrième de couverture du prochain livre de Jean Pierre Rioux.
Le choc des deux erreurs.
Une majorité de français fait le constat de l’impasse et des erreurs commises par le partage permanent des pouvoirs en la droite et la gauche. J’utilise cette dénomination géographique du langage commun mais je pense qu’elle est dépassée, le centre ne veut donc pas dire grand chose à l’électeur lambda sauf à dire, je refuse que le monde se résume à l’affrontement stérile et couteux entre deux blocs, centre cela veut donc dire, indépendant du système et libre de penser et d’agir.
Nous assistons actuellement à la dérive vers leurs extrêmes des deux grands partis historiques du XX siècle :
- Le noyau dur de l’UMP est conservateur, ultra libéral et dérive vers le populisme tendance FN.
- Le noyau dur des socialistes vire maxi-assistanat tout Etat façons ancien programme commun de 1981. (Voir le catalogue de promesses du projet d’égalité réelle sans solutions de financement).
Dans ces conditions, comment les autres partis imaginent-ils avoir de l’influence en étant un sous ensemble à la périphérie du noyau dur ? Ils n’ont pas d’influence, ils ne servent à rien, seulement de faire valoir aux moments des élections, des rabatteurs de voix, bon certains s’en contentent, eh oui, les ambitions personnelles !
Hors de la dictature UMP/PS, l’impasse ?
Donc, beaucoup de citoyens ne se reconnaissent plus dans ce duo UMPS mais pourtant ces deux partis vous imposent toujours de choisir votre camp dès que vous faites de la politique ou dès qu’il y a une élection. Êtes-vous de droite, de gauche ? Comme beaucoup de français, je ne me retrouve complètement dans aucun des deux. Alors proposer un autre projet qui n’est pas entre droite et gauche mais autre que droite et gauche, autre que conservateurs ou socialistes, cela s’impose. Cet autre projet politique est le lieu de réunion des Démocrates, des Écologistes et des Républicains.
Un arc Démocrate, Écologiste et Républicain.
Le renouveau politique au XXI siècle passera obligatoirement par cet arc. Comme le dit souvent Jean Luc Benhamias (ancien président des Verts et aujourd’hui vice-président du Mouvement Démocrate), » les démocrates-écolos et les écolos-démocrates auront à se positionner et à se rendre utiles ». Les démocrates que nous sommes sont aujourd’hui liés par leur choix d’indépendance vis à vis de l’UMP et du PS. Nous sommes unis par des valeurs morales auxquelles la société politique actuelle tourne trop souvent le dos, ces valeurs ont pour nom : vérité, loyauté, justice, respect du pluralisme, ces valeurs qui permettent que se construisent la conscience et la responsabilité des citoyens.
Cet arc démocrate, écologiste et républicain est majoritaire dans le pays mais il est aujourd’hui trop dispersé. L’enjeu est de se rassembler car nous ne serons pas de trop pour penser et réformer, pour peser et enfin offrir un projet plus juste, plus équilibré, plus moral, plus responsable, plus durable. Le Mouvement Démocrate fut le premier à s’extraire de l’attraction des noyaux durs, beaucoup d’autres démocrates, écologistes et républicains peuvent s’y associer. Cela vous parait impossible, cela demande juste un peu plus de temps, un peu plus de clairvoyance, un peu plus d’énergie, un peu plus de détermination et de courage, que le possible. Mais que c’est bien d’être libre et indépendant.
Philippe FINTONI
Candidat aux élections cantonales de 2011 – Canton de Paimboeuf – Loire-Atlantique.
photo : Francesco Rutelli lors de son intervention au Congrès du Modem. Il partage notre analyse politique qu’il transpose en Italie et reconnait l’importance d’une troisième voie indépendante pour changer de modèle de société et sortir des crises multiples.