S’abstenir et après…?

abstentionAvec les résultats du second tour, toujours les commentaires classiques des caciques de la politique mais tous passent vite, trés vite sur le niveau d’abstention et leurs responsabilités. Plus d’un électeurs sur deux n’a pas voté aux élections régionales. Qu’est ce qui motive ce « non- geste » ?

Beaucoup d’explications sont avancées, ce n’est majoritairement pas de l’incivisme mais ce comportement, qui n’est pas récent, s’amplifie. Les citoyens boudaient les élections municipales de 2008, pourtant les plus impliquantes par leur proximité, avec 39 %  et 38 % d’abstention au premier et deuxième tour, ainsi que les cantonales partielles, avec respectivement 35 % et 44 % d’abstention. Les Européennes enchainaient avec prés de 60 % d’électeurs absents. Après l’explosion de la bulle des crédits hypothécaires aux Etats-Unis (les fameuses subprimes auxquelles nous avons échappé.) , c’est  l’enchainement des crises, financière, économique, sociale, politique. La crise systémique que nous vivons s’ajoute à tous les éléments d’explications qu’elle exacerbe car elle désempare les français et les interroge sur la capacité des élus à traiter les problèmes de fonds une fois identifiés.

Lors de cette campagne, les futurs abstentionnistes rencontrés avaient des sentiments différents mais le « c’est trop tard pour changer les choses , on ne peut rien n’y faire » ou le « tous pourris, on ne vous voit qu’aux élections  » qui revenaient souvent.

les raisons de l’abstention :

  • Un désintérêt croissant pour la politique, car même le vote repoussoir du Sarkozysme n’a pas fait le plein, l’électeur ne se sent plus concerné ou devient fataliste.
  • Un dégout et un ras le bol des pratiques politiques, du trop de promesses non tenues, et une perte de confiance.
  • Un déphasage entre les discours et la réalité, le vécu de chacun.
  • Une lassitude, un repli sur soi, de la résignation face à la crise et à l’ampleur des problèmes à résoudre.
  • Une attente d’un projet global qui a du sens, qui donne du sens mais avec qui ?

Notre faible score, nos peu d’élus et notre isolement doivent devenir des atouts car ces résultats sont la conséquence de notre indépendance et de notre liberté dans le système électoral actuel, cela nous coute cher mais cela vaut cher.

A nous démocrates,  d’expliquer à ces électeurs potentiels notre « autre façons de faire de la politique demain » , notre projet différent, nos valeurs et les convaincre d’agir et de ne plus subir, les convaincre d’agir avec nous.

Vous avez beau ne pas vous occupez de politique, la politique s’occupera de vous tout de même. Charles de Montalembert.

Philippe FINTONI

Pour la petite histoire, dans mon bureau de vote, un peu plus de 50 % de participation au deux tours mais prés de 20% de votant différents, entre les deux tours les abstentionnistes ne sont pas tous les mêmes.

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Une réponse à S’abstenir et après…?

  1. Mamouchka dit :

    Notre score n’est pas le résultat notre « indépendance ». Il est le résultat de notre manque de lisibilité.
    J’ai lu l’ensemble des programmes disponibles dans ma boite aux lettres : tout le monde promet un « pass transport », l’implantation de champs éoliens, des protections en tout genre, j’en passe et des meilleurs …
    Ce n’est pas raisonnable !

    Qui a parlé de la suppression de la taxe professionnelle qui induira une augmentation des impôts locaux parce que le nouveau mode d’imposition sera moins « profitable » pour les collectivités.
    Qui a parlé des restrictions budgétaires réduisant le nombre des chambres régionales des comptes.
    Qui a parlé de la mise en place du contrôle de la légalité anticipée (exercée par les juridictions administratives, section non contentieuse) pour toute décision envisagée par les assemblées régionales. De ce fait, les élus seront toujours sur la « défensive » et donc paralysés.
    Qui a parlé de la réforme des collectivités territoriales avec la réduction du mandat des nouveaux élus, au profit de l’installation des nouveaux « conseillers territoriaux », avec un scrutin uninominal ?

    Personne !
    Pour quelles raisons ?
    Parce que ce n’est pas « causant » pour l’électeur « de base ».
    Et la formation, l’information du citoyen ?!

    Une première partie de programme sur le sujet suivi des litanies quotidiennes nous démarquait, assurément. Mais c’est élitiste, c’est prendre l’électeur pour un être pensant et intelligent.
    Cela exigeait surtout des candidats à la hauteur et pédagogues…
    Nous sommes un parti jeune, malgré notre héritage. Certaines prises de décision ont dérouté nos adhérents et nos électeurs « traditionnels ».
    Bref, tout est à refaire alors que nos candidats se sont crus « sur la lancée » des résultats précédents…d’avant 2007.
    C’est une grosse erreur d’appréciation et de stratégie.

    Qu’en pensez-vous ?

    Mamouchka.

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