Avec l’adoption cette semaine de la proposition de loi Maillé (Version 4) assouplissant les règles d’ouverture et de travail le dimanche, il sera bientôt difficile de souhaiter une bonne fin de semaine à quelqu’un sans s’entendre répondre : Non moi je travaille dimanche, mon « week end » c’est mardi.
Un repère commun de la vie sociale est attaqué, l’Etat qui doit organiser le rythme de la société a privilégié les intérêts de quelques uns au détriment de l’intérêt général.
Alors que tout le monde est conscient des conséquences pour la vie sociale des salariés concernés.
Tout le monde sait que les salariés volontaires le sont par obligation dans une période de fort chômage et de salaires précaires.
Tout le monde sait qu’ouvrir plus longtemps, plus souvent ne fait pas consommer plus, il n’y aura donc pas d’effet sur la croissance et l’emploi.
Alors pourquoi faire voter une loi que réprouve la majorité des français (55 % des français contre – sondage du 7 juillet pour Libération par Viavoice), une loi dangereuse pour l’avenir ?
Parce que c’était une promesse du candidat Sarkozy ?
Parce que le lobby « commercial- distribution » est puissant ?
Cette loi porte en elle des dérives pour l’avenir :
1- L’argumentation qui porte la loi s’appuie sur la notion « d’usage constaté » et sur la base d’activités économiques importantes . C’est à dire que les zones commerciales citées en exemples (plan de campagne prés de Marseille, région parisienne) ouvraient dans l’illégalité, avec ce lobbying forcé elles ouvriront en toute légalité. Des dérives futures sont à craindre. Ne doutons pas que cela donne des idées à tous ceux qui exercent des activités illégales et d’importances économiques… mais il faudra un député vaillant dans sa circonscription et beaucoup d’appuis.
2 – La création de zone d’activités dominicales (les PUCE – zone de plus d’un million d’habitants, les zones touristiques, thermales et frontalières) donne un avantage concurrentiel par rapport aux communes limitrophes de ces nouvelles frontières. Ces magasins offriront un service de « temps de course » supérieures aux autres. Cette approche privilégie le temps consommateur au temps personnel. Nous avons une double discrimination, concurrentielle et sociale.
3 – Nous pouvons craindre qu’à terme et dans le flou de la classification en zone touristique (qu’est ce qui fera qu’un commune sera moins touristique qu’une autre ?) , toute les municipalité demandent cette classification (demande au préfet par le CM) et donc l’ouverture dominicale se généralisera puis les grandes surfaces alimentaires entreront dans le jeu, puisque des consommateurs seront déjà sur les parking en face de l’hypermarché.
En définitive, ouvrir plus souvent ne fiait pas consommer plus mais fait consommer à des moments différent certaines catégories de français. Cette réforme est donc injuste puisqu’elle légitime l’illégal, qu’elle ouvre la porte à la généralisation du travail le dimanche, qu’elle profite au confort d’achat de certains grâce à la détérioration de la vie sociale d’autres, sans bénéfice pour l’économie.
Philippe FINTONI
On ne sait plus quel avenir auront les jeunes aussi. Vont-ils tout perdre ?
Les femmes vont perdre les années ajoutées par enfant pour le calcul de leur retraite (on va bien en parler dès septembre ) et n’oublions pas que les Verts (qui sont pourtant bien à gauche de la gauche)désiraient que les Allocations Familiales soient inversement propotionnelles au nombre d’enfants. Plus une famille aurait d’enfants moins elle aurait d’aide : chacun son programme social. Dans son « ouverture » Sarko est bien cap de reprendre l’idée.