La folie des soldes, symptôme malsain de la crise.

La période des soldes d’hiver débutera dans la majorité des départements, mercredi 11 janvier. A chaque saison, le phénomène soldes prend de l’ampleur. C’est révélateur d’une fuite en avant malsaine pour l’économie et c’est pervers pour tous les acteurs.

A la base, et principalement pour le secteur textile, la période des soldes saisonniers est le moment légal qui autorise le distributeur à vendre à perte  (c’est à dire en dessous de son prix d’achat net net + tva) les articles qui pénalisent son stock.

La mode est intraitable.

Comme pour d’autres univers, acheter et vendre de la mode, du textile, ce n’est pas une science exacte, il faut sentir les tendances, et même avec l’expérience et l’expertise de toute la filière, il y a toujours des « nanars », des couleurs, des modèles qui ne décollent pas et qu’il faut liquider, la mode est intraitable. Ce moment de fin de saison pour écouler ces mauvais stocks et aujourd’hui positionné au cœur de la saison et devient la principale période business.

70% des français ont retardé leurs achats.

La dernière enquête Ifop annonce que fin 2011, 70 % des consommateurs repoussaient leurs achats au moment des soldes. Phénomène de recherche du prix le plus bas nourrit par les communications des distributeurs et qui s’accélère avec la crise.

Le poids des soldes et promotions dans le chiffre d’affaires est en constante augmentation pour atteindre 40 % pour les chaines de centre ville, 44 % en hypermarché, 50 % en grands magasins et jusqu’à 70 % pour l’e-commerce.

Une fuite en avant qui fragilise le cycle économique.

Car il y a danger pour les distributeurs qui sont entrés dans cette course effrénée au toujours moins cher. Course qui coute cher, de plus en plus cher, course qui perturbe totalement les repères prix des consommateurs.

Aspirés par cette spirale régressive, les industriels répercutent cette pression sur l’emploi pour maintenir des marges acceptables (qui est un autre débat tout aussi fort). C’est soit une réduction d’effectif, soit une délocalisation.

Quelles solutions à terme ?

Il faut retrouver un cycle économique profitable pour les industriels, pour les différents circuits de distributions et pour les consommateurs.

Redonner à la période des soldes son sens initial, un moment de liquidation des invendus de la saison. Et donc, faire glisser la période des soldes, du cœur de la saison vers la fin de saison. Est-il logique de démarrer les soldes d’été un 26 juin, 5 jours après le début de l’été ? Le consommateur croit-il vraiment que le poids de soldes dans l’activité commerciale n’est pas anticipé et que les prix ne pas gonflés par anticipation ?

En sortant de la fixette prix en soldes, la concurrence devra retrouver les autres ingrédients de l’offre. Le consommateur a besoin de repère. Pour lui le prix juste c’est le meilleur rapport Qualité / Prix / Service -apporté via une innovation…- / Sens -véhiculé par le produit sur la responsabilité sociale de l’entreprise, l’image de la marque / Gain raisonnable pour la filière.

Ce pris juste devient son référent à partir duquel il considérera juste également un produit ou service plus cher si l’écart est jugé raisonnable, acceptable et justifiable.

Une enquête montrait déjà l’acceptation pour une majorité de français à payer plus cher un produit fabriqué en France par exemple.

La proposition du label d’information sur la part du produit  fabriqué en France va dans le sens de responsabiliser tous les acteurs de la filière, c’est plus honnête et plus pérenne que de faire croire que l’on peut vendre et acheter toute l’année en soldes.

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Une réponse à La folie des soldes, symptôme malsain de la crise.

  1. fultrix dit :

    Bonjour et meilleurs voeux !
    Justement, je reviens de la course aux soldes !
    Et bien, soyez assurez que je regarde à la qualité et je profite de cette période pour habiller l’ensemble de la famille, taille en sus pour les enfants encore en croissance.
    Et je constate, avec regret, que la qualité n’y est plus !
    Je ne suis pas une « fondue » des marques mais je tiens à mes ourlets et au droit fil (les couturières comprendront !) sans oublier la qualité des tissus.
    Par contre, si les salaires étaient moins grevés de prélèvements incontournables et si les gens, comme à l’ancienne savaient faire « tourner » les vêtements, alors, il resterait possible de bien s’habiller sans faire exploser le pourcentage du budget consacré aux « fringues » …
    POur qu’un secteur économique tourne bien il faut un producteur innovant et un client « intelligent », financièrement à l’aise. Qui commencera le premier à faire l’effort ? Et bien, selon la loi de Kaleki, c’est à l’industriel de renoncer un peu à ses dividendes afin d’investir et tenir le marché. Mais ce n’est pas dans l’air du temps !

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