C’est un moment très particulier et difficile pour nous centriste du Mouvement Démocrate car nous sommes face à un dilemme, voter blanc ou voter pour un candidat. Et ainsi retomber dans ce que nous récusons en politique, l’affrontement stérile.
Avant de rejoindre le Modem en 2007, j’étais un électeur classique de droite modérée, élevé dans une famille d’esprit gaulliste. Mon engagement politique fut le refus de deux situations. Celle du pays en crise avec le « vivre ensemble » en danger. La seconde, une organisation de la vie politique, dépassée et décadente avec deux partis minoritaires (ils ne rassemblent pas la majorité des électeurs inscrits) mais se partageant tous les pouvoirs et faisant tout pour le garder.
Résultats : démagogie, promesses non tenues ou illusoires, inactions, décisions loin de l’intérêt général, erreurs non assumées, mensonges, abus, tromperies…et donc dettes, déficits, chômage, précarités, montée des révoltes, inégalités croissantes, déclassement pour les classes modeste et moyenne…
Et à trop refuser la vérité et sans jamais, depuis des décennies, traiter le fond des problèmes quotidiens des électeurs, UMP et PS ont poussé plus de 30% des français vers les partis extrêmes, les coups de gueules, la révolte ras le bol…
Aujourd’hui le contexte de crise est toujours plus pesant, l’avenir s’annonce rude et la période électorale nous offre encore deux temps forts, le second tour de l’élection du président de la République et les législatives. Que faire ?
Dilemme pour le 2° tour, mais je me suis émancipé du bipartisme.
Pour l’élection présidentielle, le système binaire nous force à choisir. Et je vous assure que quant on a dépassé ce système, quant on a fait ce saut libérateur qui ouvre l’horizon à autre chose que l’affrontement unique droite-gauche, il est très difficile d’y retourner et de choisir dans ce cadre si restreint.
C’est pour cela que ma position actuelle pour le 2° tour est, au moment ou j’écris, de voter blanc comme en 2007 (c’est peut-être l’explication de notre attachement à la reconnaissance du vote blanc).
D’autant plus que j’ai participé et porté le projet de François Bayrou, projet qui reste pour moi le meilleur dans la situation du pays. Alors que faire quand, dans l’alternative qu’on nous propose, j’estime que les deux se trompent ? Des connaissances me disent : il ne faut pas que Hollande passe, faut voter Sarkozy et d’autres me disent qu’on ne pas refaire 5 ans de Sarkozy, qu’il faut voter Hollande. Pas un argument positif, mais des injonctions à voter contre, faire de l’anti-quelqu’un (si vous ne vouliez ni de Hollande, ni de Sarkozy, cela fait des mois qu’on vous dit de voter Bayrou).
Moi je vote par adhésion à un projet qui est cohérent avec des valeurs et le candidat qui le porte. Et là je n’ai aucun engouement et encore une fois, voter par élimination, décider du moins pire ou du plus néfaste, j’ai du mal à m’empêcher de raisonner.
Pour l’instant dans ce duel Hollande-Sarkozy, la gauche m’inquiète assez et la droite beaucoup. Alors je me concentre sur l’avenir parlementaire car face aux crises à surmonter et face à ces dérives politiques, il est plus que jamais nécessaire de réagir.
Je poursuis mon engagement dans la constitution d’un grand pôle au centre de la vie politique, capable de résister aux démagogies et de travailler pour l’intérêt général. Les vérités et les solutions sont partout, à droite, à gauche et au centre mais seul un élu centriste indépendant peut en faire l’équilibre.
« Je m’intéresse à l’avenir car c’est là que j’ai décidé de passer le restant de mes jours. » Woody Allen