Dans toutes les organisations, collectivités, entreprises, groupes humains hiérarchisés se retrouve un comportement du leader pour conserver son statut, son poste, c’est la stratégie d’enracinement. Ce comportement est – comme pour un trop fort ou trop faible renouvellement des équipes – nuisible à la dynamique de l’organisation et au groupe. La collégialité des équipes dirigeantes ainsi que le renouvellement des membres dans la durée sont des éléments de dynamique des groupes.
En entreprise comme en politique, » l’enracinement » a pour objectif de préserver son poste en augmentant son pouvoir auprès des autres composantes de l’organisation et cela sans forcement continuer à apporter une valeur ajouté.
Une étude en science sociale (MathieuPaquerot – l’enracinement des dirigeants et ses effets) décrit les 3 phases de ce comportement.
1 – Une étape de valorisation de ses actions, de sa personnalité, de son entourage qui fonde son réseau.
2 – Une phase de réduction des contrôles exercés par les autres parties de l’organisation et en parallèle une maitrise grandissante de l’information collecté et diffusée, l’enracinement de son propre réseau…
3 – Une troisième phase de consommation. Je contrôle avec mon réseau la position, l’information et maintenant j’accrois mes pouvoirs et mes rétribution (avantages en natures, salaires…). Toutes ressemblances avec l’actualité n’est que pur hasard, bien évidemment.
Ainsi, ce phénomène pénalise les organisations et donc la société car il bloque les idées novatrices, les changements, la progression et l’implication des collaborateurs qui sont hors du réseau ; et ce n’est pas nouveau. Voici ce qu’en disait un ancien président de la République :
» La trajectoire d’un élu politique en France répond à deux lois simples : on se présente à une fonction pour préparer sa candidature à la fonction suivante ; lorsqu’on est élu à la fonction supérieure, on conserve la fonction antérieure de manière à éviter qu’un intrigant ne vienne reproduire à vos dépens le parcours que vous venez de réussir. D’où l’obsession de cumuler les mandats ».
Proposons un statut de l’élu qui s’attache à réformer le cumul des fonctions exécutives, le cumul des mandats dans le temps ainsi que le cumul d’une fonction élective avec une activité privée susceptible de créer des conflits d’intérêts.
Le renouvellement de la vie politique (des personnes et des méthodes) passe donc par un traitement du cumuls des mandats, de la collégialité des équipes décisionnaires, de leur mode de désignation, du statut de l’élu, d’un contrôle impartial pour sortir de l’opacité des réseaux, des lobbys, des arrangements entre amis…
Car enfin, peut-on croire que les élus en place changeront le système en étant dans le système ? Je ne le crois pas.
Peut-on croire qu’ils ont la liberté et les facultés de penser et d’agir pour une société de l’après crise ? J’ai beaucoup de doutes et surtout plus vraiment confiance…
Philippe FINTONI
Cette réflexion englobe-t-elle nos instances ?
Mamouchka.