La focalisation médiatique mondiale sur le cas de la Grèce est révélateur de deux soucis. Le premier est l’inquiétude légitime que chaque habitant transpose dans l’exemple grec, le second, plus malsain car rusé, est l’utilisation dramatique de la situation grecque pour masquer l’enlisement économique des Etats-Unis et de la Grande Bretagne en particulier. Car la Grèce, l’Irlande ou le Portugal n’ont pas de PNB suffisant pour déstabiliser davantage l’économie mondiale. C’est le pays qui encaisse le plus durement l’impact de la crise économique et financière mondiale car il s’est économiquement fragilisé, les dirigeants survolaient la gestion et maquillaient les comptes avec l’aide de Goldman Sachs.
L’arbre qui cache la forêt.
Ainsi la crise en Grèce devrait faire exploser la zone Euro, faire disparaitre l’Euro martèlent les journaux de Wall Street et de la City. Ce leurre utilisé depuis près d’un an est relayé par presque tous nos journaux, cela permet d’oublier qu’en Europe, la Grande Bretagne est bien plus malade que les autres pays. Une manipulation d’envergure centrée sur un pays alors que la reprise économique durable reste cahotique, que l’endettement des pays occidentaux atteint des niveaux sans équivalent dans l’histoire.
L’endettement public occidental s’accentue par l’absence de reprise économique aux Etats-Unis (épicentre mondial il y a encore quelques années) et en Europe, par le tarissement des sources de financement à faible taux qui alimente la crise de surendettement des pays et par un contexte de refinancement très important des dettes européennes qui pèsent sur les budgets.
Comme l’analysait il y a quelques mois Marketoracle, les risques de défaut de paiement sur les dettes souveraines sont quasi incontournables pour l’Islande, la Grèce, l’Irelande (qui a sauvé ses banques aux frais des contribuables !), forte pour le Portugal, la Belgique, inquiétante pour l’Espagne, l’Italie, La Grande Bretagne et peu rassurante pour la France et les USA… S’y ajoute un véritable risque de contagion globale de la part des Etats-Unis, de la Grande Bretagne et de la France !
Le Royaume-Uni tente actuellement de se sauver par des coupes sombres et une amputation socioéconomique qu’un FMI brutal n’aurait pas osé.
Les Etats-Unis arrivent à la fin du Quantitative Easing 2, formidable déversoir de dollars et donc d’actifs fictifs et n’ont plus les moyens de conduire un QE3 pour tenir à flot le pays. QE 1+ 2 = 1100 + 600 milliards de dollars injectés dans l’économie US par la Fed, qui en parle ? Est-ce moins dangereux qu’un défaut de paiement grec ?
L’arbre grec est donc bien utile pour les anglo-saxons. Leurs médias suralimentent la crise grecque pour masquer les réalités locales. Ces mêmes médias qui poussent à la nomination de Mario Draghi à la BCE (ancien de Goldman Sachs du temps des comptes truqués de la Grèce – soutenu par Sarkozy et Berlusconi), ces mêmes médias qui, il y a 5 ans, vantaient les mérites de notre Nicolas.
Merkel n’aurait pas du céder à Sarkozy.
Les grecs souffrent, leur pays ne remboursera probablement pas toute sa dette, l’Europe solidaire apporte logiquement son soutien. L’Euroland doit imposer sa cohésion financière mais doit aussi, comme l’avais proposé E. Merkel, exiger la participation des banques et institutions financières privées qui sont en grandes parties responsables de la situation. L’accord trouvé hier entre Paris et Berlin marque la compromission le compromis de Merkel aux exigences de Sarkozy toujours protecteur des banques. La participation de ces dernières devient volontaire et non plus obligatoire …et le père Noël, donnera-t-il quelque chose volontairement aux grecs ?
La protection financière et budgétaire de chaque membre de la famille Euro est un premier pas qui doit se poursuivre et comme le dit sur son blog Fabien Cazenave, c’est l’indécision des dirigeants politiques qui tue l’Europe aujourd’hui. Expliquer aux européens chaque décision, chaque nouvelle règle budgétaire, et partager avec les opinions publiques un chemin commun, c’est aux habitants de le demander, c’est aux politiques de le faire.
Il n’y a pas que les grecques qui souffrent ! Les grecs aussi !
Blague à part, votre oracle du « Marché » (hydre débridée, sans entrave et dévastatrice) aligne de belles statistiques.
Concernant la FED, j’ai un bel article sur son patron, à cette adresse :
http://mecanoblog.wordpress.com/2011/06/20/secret-a-la-fed/