Je réponds à cette question qui m’est posée en ce moment et qui fait suite également à un précédent billet, la politique c’est facile et sans risque. Le chemin politique que nous choisissons n’est pas le plus facile mais avant d’opter pour un projet, une méthode, des valeurs, il y a cette envie de faire de la politique. Pourquoi je me suis engagé en politique ? Pour deux raisons liées à ma personnalité, le gout de l’avenir, aller de l’avant, avancer toujours et puis ce besoin d’agir pour ne pas subir, en tout cas, avoir le sentiment de moins subir. Ce dernier point, je le résume dans le sous titre de ce blog, vous avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s’occupe de vous tout de même.
Je pense que nous sommes tous responsables de la construction de notre avenir et je préfère m’investir pour l’orienter vers un projet favorable plutôt que le laisser suivre un cours fataliste. Mais il est vrai que vouloir réorganiser notre société, c’est difficile et sans certitude d’y arriver. A cela s’ajoute la volonté de faire de la politique autrement. Réorienter notre société vers l’humanisme et faire de la politique pour l’intérêt général, ce sont là deux idéaux biens bousculés.
Nous lisons quelques fois sur les blogs, les billets sévères de ces militants déçus par l’espoir de 2007 et la création du Mouvement Démocrate et quelques connaissances me disent aussi leurs méfiances vis à vis de la politique, de partis politiques. Voici ce qu’en dit l’écrivain et journaliste, Jean Claude Guillebaud*, je m’y retrouve, je partage assez.
L’engagement comme « adhésion à une cause imparfaite ».
[En terme de croyance, cependant, le problème que pose l’engagement est celui de l’imperfection -assumée- de la cause que l’on épouse. Sauf à sombrer dans l’intolérance stalinienne ou la bigoterie bureaucratique, le militant politique doit conjuguer le caractère problématique de sa conviction avec la force de son engagement. Savoir sa cause discutable, accepter qu’elle soit discutée et, dans le même temps ne pas en rabattre sur sa détermination. Présenté de cette façon, le choix politique n’est pas très éloigné du pari pascalien. Il est une tension maintenue entre capacité d’écoute et fermeté de soi, entre doute et croyance forte.
A propos de cette idée de l’engagement comme « adhésion à une cause imparfaite », il faut citer le philosophe allemand Paul-Louis Landsberg (1901-1944, arrété par la Gestapo, mort en camp) ]…[qui a théorisé aussi précisément cette conjugaison imaginable entre l’imperfection d’une cause et la force de conviction.] [ La réflexion de Landsberg, qui sera reprise par Emmanuel Mounier, conduit à récuser tout aussi bien l’intolérance dogmatique que l’inaction de la « belle âme » qui attend de pouvoir s’appuyer sur des valeurs absolues et des moyens irréprochables avant de consentir, comme du bout des doigts, à l’action. Une telle exigence conduit en général à ne pas agir du tout. Or, le dogmatisme sourd comme l’abstention égotiste sont deux façons symétriques de rompre tout lien avec l’autre. Quand je suis fanatique je me ferme à autrui ; quand je doute trop, je m’en désintéresse. Dans les deux cas je m’emprisonne. Le concept de « cause imparfaite », cher à Landsberg, ouvre une issue à cette prison. Il permet l’engagement -qui affronte mais respecte- d’être autre chose qu’une passion triste.
A ce titre, il vise la dose minimale d’optimisme, de tolérance et de détermination dont nous avons besoin pour vivre ensemble. Il conduit à aborder la question la plus essentielle et la plus urgente du moment : comment refonder véritablement la politique ?]
Comment refonder la politique ? Notre avenir réside aussi dans les réponses à cette question et mon engagement est :
- de conserver mes idéaux sans être naïf,
- d’être conscient des crises et des difficultés actuelles mais d’aborder l’avenir avec optimisme,
- d’être une voix indépendante et libre, pour l’intérêt général,
- de porter une troisième voie, autre que l’épuisant combat droite/gauche, construire le projet humaniste,
- d’être déterminé mais ouvert aux autres, aux idées de autres,
- de faire de la politique autrement, une politique de vérité, de justice, de responsabilité,
une belle et enthousiasmante aventure en somme…
Philippe FINTONI
* La force de conviction – A quoi pouvons nous croire ? – Essais chez Points
Ou alors, proposer des actions concrètes et ponctuelles, fédératrices pour le citoyen lamda qui devient dramatiquement sourd au discours dès qu’une couleur politique apparait … surtout dans les groupes ayant fait des études longues.
Mamouchka.