C’est une annonce étonnante, ahurissante même, et très inquiétante : ne pas payer le RSA. Les socialistes pensent-ils aux conséquences dans la vie des allocataires ?
Car c’est par une lettre ouverte au président de la République que les présidents des Conseils Généraux à majorité de gauche veulent de nouveau « alerter l’opinion publique sur la situation financière dramatique des départements » comme le souligne Claudy Lebreton président de l’association des départements de France.
Il est vrai que les départements, dont les missions décentralisées s’accroissent à cause de la crise économique, ne reçoivent pas en rapport les dotations financières de l’État. Au RSA « socle » (qui remplace le RMI) pour les personnes sans travail, s’est ajouté le RSA « activité » qui fournit un complément financier aux salariés très modestes. Ce dernier est théoriquement financé par une contribution de 1,1% sur les revenus du capital. Mais nous savons que le capital rapporte moins en temps de crise et inversement, les bénéficiaires du revenu de solidarité active sont toujours plus nombreux. Il y a donc un déséquilibre de plusieurs centaines de millions pour l’Etat. Les départements qui financent le RSA socle en totalité sont devant la même situation, accroissement des bénéficiaires et baisse des rentrées d’argent (toujours la crise, immobilière avec la baisse de droits de mutation…).
Donc, si cette annonce n’est qu’une intention non suivie des actes, si c’est « pour du beurre », pour faire peur, pour alerter uniquement, ce serait là un élément supplémentaire pour décrédibiliser et dévaloriser la parole politique. Étonnante rénovation du PS, à fond dans la politique spectacle.
En revanche, si ce choix est sincère, pourquoi choisir de pénaliser les plus faibles ?
Je trouve très surprenant de la part de socialistes de vouloir accabler financièrement des personnes qui essaient de s’en sortir, alors que la période nous oblige à aider les plus faibles.
Je trouve étonnante aussi l’absence de pistes concrètes d’économies. Je trouve affligeant de réclamer de l’argent à l’État ou un financement durable pour les collectivités locales en s’exonérant de toute participation aux efforts d’économies. C’est une pensée cloisonnée alors que c’est le système au global qui est à assainir. Les contribuables sont eux mis à contribution à chaque étage, nous ne pourrons pas financer indéfiniment les promesses de tous en plus des déficits. Il s’agit pour demain de réduire ces déficits puis la dette de toutes les collectivités.
Le berger a supprimé les clôtures et maintenant il désigne un appât innocent en criant au loup…
Dans la période d’austérité qui s’ouvre il nous faudra des conseillers généraux capables de discerner, loin des dogmes du droite/gauche, lors des prochains arbitrages budgétaires, ce qui sera incontournable de ce qui sera accessoire à court terme.
Nous en reparlerons.
Philippe FINTONI
@Mamouchka. Je ne conteste pas la baisse des moyens par rapport aux objectifs à remplir, mais je pointe l’incohérence des CG de s’octroyer la vertu de solidarité (à travers les compétences sociales des départements) sans s’occuper de la réalité des comptes nationaux et sans faire de propositions. Les comptes de régions et départements sont sains car il y a obligation de présenter des budgets à l’équilibres, si ce garde fou n’existait pas …? et donc je pense qu’il faut maintenant parler vrai, c’est aussi faire de la politique autrement.
Qu’est-ce que cela vous ferait de voir quelqu’un commettre une bêtise (euphémisme) et que cela vous oblige à payer, à sa place ?!
De deux chose l’une :
– les comptes départementaux sont dans le rouge et une charge dont vous êtes l’exécuteur n’est pas provisionnée … devez-vous prendre sur votre patrimoine ?
– les comptes départementaux sont à l’équilibre et les « pontes locaux se la jouent », sans égard pour les bénéficiaires …
Quel scenario préférez-vous ?
Dans les deux cas, c’est pitoyable !
Qui a créé le RMI ?
Le gouvernement au pouvoir en décembre 1988. Il est financé par l’État concernant l’allocation et par les conseils généraux concernant les actions d’insertion, il est versé par les caisses d’allocations familiales
Qui le détruit ?
Le gouvernement aux affaires en juin 2009 …
Tout tombe en ruine : l’école, l’hôpital, la solidarité, l’économie …
Faut-il le faire savoir ? Oui !
Faut-il lutter contre les manquements aux engagements pris ? Oui !
Certains départements ont en entrepris des actions contre les manquements de l’Etat et ont gagné.
Il faut recommencer mais avant, certains parlent forts.
Je reconnais qu’en l’espèce, la méthode est inadaptée. Quelle solution de rechange ? Parler « vrai ». Ce n’est malheureusement pas dans les habitudes des élus.
Mamouchka.
Excellentes remarques! Le PS a-t-il toujours bien les pieds sur terre? Le chantage ainsi initié aurait été sympathique si la menace avait été de ne plus payer les indemnités des élus…les leurs et celles des représentants de l’UMP?!
Rigolo, et un brin démago..mais ça c’est monnaie courante ils savent faire! Et qu’est-ce que les electeurs auraient apprécié!!!!! :o)