Jean Luc Benhamias a réagi vivement au coup de force de la commission européenne emmenée par Manuel Barroso.
« M. Barroso nous avait habitué à de multiples détours sur la question des organismes génétiquement modifiés mais là ! 4 jours avant de partir en vacances et de fermer boutique, la Commission européenne s’offre un dernier tour de piste sur les OGM : Celui de trop ! Devant l’immensité des intérêts financiers de quelques uns, la Commission vient d’autoriser 6 cultures sans intérêt pour l’environnement en l’absence, dit-on, d’accord du Conseil européen ! Je crois rêver ! [] On se serait bien passé d’une telle grossièreté. La question n’est pas seulement symbolique, elle est stratégique. À force d’ouvrir des fenêtres, c’est la maison agricole européenne qui risque l’ensevelissement.
Le Parlement européen peut et doit y revenir !
Car ce dont il s’agit ici, n’est ni plus ni moins, la question du modèle agricole que nous souhaitons construire. La mise sous tutelle des paysans du monde entier était en marche, nous le savions. Et en cela l’Europe, résiste ou plutôt résistait bon gré mal gré. Mais de la raison, il ne reste pas grand chose. De manière les plus insidieuses qui soit, on en fait sauter les verrous les uns après les autres. La Commission nous indique pour sa part qu’il s’agissait de sortir de l’impasse. J’ai, en ce qui me concerne, l’étrange impression que nous y allons tout droit ! »
Dans le même temps, nous apprenons que Bruno Lemaire, ministre de l’agriculture vient d’autoriser l’inscription au catalogue des plantes cultivables, deux variétés de maïs (OGM T25). On n’est plus à cela prés, certains souhaitent même relancer les farines animales, tout le monde n’est pas fou !
Alors dans ce débat pour ou contre les OGM, voilà ce que j’ai retenu et qui m’a convaincu de m’opposer pour l’instant.
- L’utilisation de plantes génétiquement modifiées (PGM) est utile en médecine et en recherche mais pas comme finalité pour la culture et la consommation, car,
- Il y a encore des carences dans les évaluations, peu de retour d’expériences, des délais de tests trop courts pour des plantes qui contiennent toutes un pesticide après la modification de leur patrimoine génétique,
- donc des risques en cas de dissémination et des risques sur la bio-diversité déjà touchée par la monoculture intensive,
- de plus, l’opacité des tests souvent réalisés par des laboratoires désignés par l’industriel semancier, il y a là un conflit d’intérêt évident,
Cette antinomie entre le temps long de la science et le temps très court des profits explique la pression des lobbys sur les décideurs.
Il est encore temps d’infléchir ces décisions et une pétition européenne attend votre signature, ici.
Philippe FINTONI