Voici quelques lectures appréciées ces dernières semaines, si cela peut vous être utile et faciliter vos choix.
En premier, mon auteur préféré ; Paul Auster est de retour. Après deux romans plutôt à part dans son œuvre, il revient aux origines de son écriture, à son inspiration narrative, à ses surprenantes mais humaines bifurcations romanesques, à ses personnages originaux, singuliers mais toujours très vrais. Invisible – Actes Sud.
Ensuite, deux romans assez proches par la construction, proches par les thèmes et les lieux (les relations dans l’entreprise sont d’une réalité et d’une précision étonnante) proches par l’intensité des histoires simples de ces deux femmes, proches par la fluidité de l’écriture. Attention, à ne pas lire à la suite car il y a un risque de confusion. Les heures souterraines, Delphine de Vigan – JCLattès / La délicatesse, David Foenkinos – Gallimard.
Changement de registre avec un polar ou plus exactement le premier livre traitant de serial killer écrit sous pseudonyme il y a prés de 30 ans au Etats Unis et tout juste traduit en France. Du rythme à travers la traversée de ce pays dans les années 70, un choc brutal dans l’enfance et une suite dramatique, un meurtrier à la fois repoussant et attachant. Au-delà du mal, Shane Stevens – Sonatine Editions.
Un peu d’anticipation avec La Zone du Dehors d’Alain Damasio chez La Volte (je conseille également de ce même excellent auteur français, La Horde du Contrevent) qui propose la description de nos sociétés en 2084. Mais à l’inverse de 1984, le système politique est assez proche de ce que nous vivons et cela permet d’éclairer la fine limite qui sépare nos démocraties/républiques d’un possible totalitarisme soft, d’une société uniformisée et individualiste à cause de la résignation d’un peuple égo-grégaire. Du politique, de la sociologie, des sciences humaines et beaucoup d’imagination.
Pour terminer, le très éclairant livre d‘Alain Supiot, l’esprit de Philadelphie – Seuil (la justice sociale face au marché total), avec deux chapitres pertinent pour nous démocrates modérés, l’art des limites et le sens de la mesure. Pour plus de détails, voir le blog de l’Abeille Orange.
Bonnes lectures,
Philippe FINTONI