J’ai déjà soulevé ici mes interrogations sur le choix de l’emprunt opéré auprès du public plutôt qu’au près des organismes financier et du coût final pour nos finances. Est-il besoin de rappeler qu’un emprunt, grand ou petit, n’est pas autre chose que des nouvelles dépenses et donc plus de dette ? A la clôture de la souscription, le bilan de Jacques Auxiette et de Yannick Vaugrenard est une forme d’autosatisfaction naïve.
«Cet emprunt est un grand succès, souligne Jacques Auxiette, il démontre la confiance et l’attachement des épargnants dans l’économie et dans les entreprises de leur région. Alors que nous vivons une crise sans précédent due à la financiarisation de l’économie, notre démarche d’inciter les épargnants à se tourner vers l’économie réelle et des projets bien identifiés a été comprise».
Les épargnants n’auraient donc arbitré le choix d’investissement de leur épargne qu’en fonction de la finalité d’utilisation de ces fonds ? Peut-être mais nombreux ont trouver le taux de 4 % très au dessus des offres des marchés, c’est donc un bon placement financier avant tout.
Les banques ont constaté que les souscriptions uniques de 500 € (c’est- à-dire le montant minimum) ont connu un grand succès.«Cela confirme qu’il était utile d’élargir les possibilités d’accès à cet emprunt, précise Yannick Vaugrenard, 1er vice-président du Conseil régional. Cette opération est un réel acte de pédagogie politique dont on peut tirer de nombreuses leçons. Les épargnants ont été sensibles à la transparence dans l’utilisation des fonds et à leur finalité. Les banques ont saisi l’occasion qui leur était offerte de financer l’économie réelle, ce qui est leur métier de base» .
5500 particuliers ont souscrit à l’emprunt régional pour un montant total de 72 235 500 €, soit un apport moyen de plus de 13 000 €. Mais cela reste une moyenne et nous apprenons que » Les banques ont constaté que les souscriptions uniques de 500 € ont connu un grand succès » . Un grand succés de quel ordre ? Hypothèse : Si la moitié des souscripteurs a versé 500 €, l’autre moitié a versé en moyenne plus de 27 000 €. J’accepte l’argument pour les premiers, en revanche, les autres épargnants très fortunés ont perçu le rendement de cette offre financière. Pour information, les retraits et les clôtures de livret s’intensifient depuis la baisse des taux à 1, 25 %. A vouloir convertir les banquiers à l’économie réels, la région s’est présentée comme un placement financier rentable.
Philippe FINTONI
Questions que je me pose :
Comment les banques étaient-elles rémunérées ?
Y avait-il un forfait de rémunération (bonus au banquier) de base pour la souscription unique à 500€ ?
Dans ce cas, y compris les intérêts, combien coûteront réellement ces 500€ ?
Emmanuel
C’est la quadrature du cercle !
Du point de vue de l’administré, l’emprunt, s’il n’est pas remboursé par la région, le sera par ses impôts locaux…en hausse.
Pour certains administrés couverts par le bouclier fiscal, c’est un bon plan car en cas de hausse, ils continueront à en profiter en en subir les méfaits…
Pour la région, c’est de l’argent frais, denrée rare quand on sait que les rentrés d’argent pour la région sont constituées à 60 % de « dotations globales et autres au fonctionnement » et pour les 30% restant, plus de 20% viennent de la taxe professionnelle (avec l’avenir qu’on lui connaît)…Je vous épargne les 10% restants qui sont des recettes « diverses » (taxes sur les cartes grises, les impôts locaux des particuliers et autres « broutilles »…).
Or, en plus de la TP qui passe en pure perte, les diverses dotations de l’Etat vont se réduire comme peau de chagrin (cf. projet de loi de finances pour 2010 : 2% à peine)…
Pourtant, les besoins et les élargissements de compétences sont là…
Je pourrait en dire plus quand j’aurais achevé le rapport de la chambre régionale des comptes…Soit une cinquantaine de pages et des annexes…
Mamouchka.