Avec la loi « création & internet », le gouvernement montre son absence totale de prise avec la réalité des nouveaux comportements. La relation des français à l’informatique et surtout à internet a profondément évolué. Le net est encore un univers libre, ouvert, démocratique (espérons encore longtemps) et son principe originel est le partage libre et gratuit.
Dans un monde globalisé et ouvert, internet est l’outil de communication qui permet d’échanger librement et gratuitement avec mes amis du monde entier.
Refuser cet état de fait c’est refuser l’avenir, refuser le changement.
Il est vrai que les enjeux économiques sont importants mais ignorer ces nouveaux comportements est une erreur.
Aujourd’hui, la part des achats via internet s’est accrue de considérablement, un français sur deux achète au moins une fois par an sur internet et prés de 70 % des internautes utilisent ce vecteur pour consommer des produits « physiques ». En revanche, pourquoi dépenser de l’argent pour obtenir un produit techniquement accessible (musiques, films sur des formats compressés) ? C’est la question à laquelle ont répondu de nombreux internautes qui tous les jours téléchargent plus de 450 000 chansons et films. Entre un film gratuit sur internet et ce quasiment même produit (hors jacket, boitier, bonus, résolution…) à 25€ ; la décision est assez rapide en faveur du net dans un contexte économique difficile, dans un univers commercial ou la valeur réelle d’un produit est floue et ne reflète la valeur du bien que pour 20 % des consommateurs. (À ce titre voir la très complète étude du Credoc). En outre le nouveau principe économique imposé par la globalisation est que celui qui produit ou vend le moins cher est celui qui fait le prix référence du marché…
Internet est ancré dans le quotidien des français et avec lui les changements de comportements d’achats, de relation aux autres, d’échanges avec les autres, de rapport à l’information et aux médias classiques.
L’erreur aura donc été de refuser le principe de la licence globale (une rétribution, une redevance forfaitaire redistribuée aux ayant droits proportionnellement au nombre de téléchargement des œuvres).
La loi en discussion actuellement et son bras armé l’Hadopi font courir un risque sur la liberté et la démocratie sur internet.
Un des militants pour ces libertés sur Internet est Richard Stallman, l’initiateur du mouvement des logiciels libres, qui a déclaré « La vie privée est tout bonnement abolie lorsque les gouvernem
ents surveillent ceux à qui vous
parlez, où vous allez et ce que vous lisez ».
Nous devons tous lutter contre cette loi régressive dont la riposte graduée s’avérera inefficace, inapplicable et dangereuse.
Philippe FINTONI